L'école du vent 1
Qu'on arrive à pied ou en voiture, on finit toujours par trouver l'école du vent de Saint Clément.
Niché au creux du village belvédère de Saint-Clément, il est un lieu à la fois singulier et insolite : l'Ecole du vent. A la croisée des sciences et de la poésie, l'Ecole du vent est une maison thématique sur le vent et l'envol.
La spécificité de l’École du vent ? Parler du vent et de l'envol de façon scientifique et ... poétique!
On raconte qu'il y a de cela fort longtemps à St Clément, vivait le Peuple du vent, un peuple qui apprenait à ses enfants à voler. Pour cela, petits et grands passaient par l’École du vent. Aujourd'hui, cette école se visite...
Aujourd'hui je vous emmène visiter ce musée interactif qui a vu le jour en septembre 2007. La création de ce site touristique et culturel s’inscrivait dans un projet municipal de développement durable du village pour contrer l’exode rural et donner un second souffle à la vie économique et culturelle tout en transmettant un message d’éducation à l’environnement teinté de poésie.
Un bâtiment en ruine au cœur du village est acheté par la commune en 1995. Il avait, au fil du temps, servi de forge, de bar-tabac, d’habitation… mais laissé à l’abandon depuis plusieurs années. L’idée était d’y créer une maison thématique. Elle devait initialement s’appeler « La Maison de l’Air et du Feu » en raison des deux éléments très présents ici : le vent (355 jours de vent par an à Saint-Clément) et les volcans (le village est entouré de treize coulées basaltiques).
Dès qu'on entre, on est dans l'ambiance. A l'accueil, une boutique et une grande montgolfière où se trouve l'hôtesse qui nous explique ce qui nous attend ici.
Entrons dans le monde du professeur Bartavelle expliqué ici sur cette courte vidéo. Excusez-moi, c'est un peu tremblant, il fallait que je lève les bras vers l'écran, et mes épaules n'ont pas apprécié. Si vous avez la nausée, n'écoutez que le son...
Les fameux livres dont il vient de nous parler. Si on veut en lire un, on actionne le vent qui passe dans les tuyaux afin de tourner les pages.
Dans la première salle, on nous parle des différents vents.
On peut s'asseoir sur ces beaux fauteuils et prendre en main l'écouteur de cet étrange objet où le professeur nous explique ce qu'on va découvrir.
Tournons la roue pour voir sur l'écran rond placé au plafond afin de voir les courants d'air.
Je vous retranscris l'essentiel de ce qui est expliqué sur les pancartes tout au long de la visite, les photos ne le permettant pas. Cela va rallonger le billet, mais vous n'êtes pas obliégé(e)s de tout lire, vous pouvez vous contenter des photos.
Le vent, des masses d'air qui se font la course. Il est produit par les mouvements de l'air et prend de nombreux aspects, de l'agréable bise au moins agréable ouragan dévastateur. L'air est un mélange de gaz qui nous entourent. Lorsqu'il est réchauffé par le soleil, il se dilate et monte en altitude. Lorsqu'il se refroidit, il devient plus dense et redescend vers la surface de la terre en autant de mouvement qui créent le vent. La terre tournant sur elle-même, elle influe sur la direction des mouvements de l'air. Il faut ajouter à cela les obstacles du paysage comme les forêts ou les vallées ou encore les reliefs qui modifient la trajectoire et la vitesse des masses d'air, la déviation, le ralentissement, ou l'accélération.
La salle des nids. Cherchons celui qui nous convient le mieux.
La force de Coriolis (nom de son découvreur) dévie la trajectoir d'un objet en mouvement à la surface d'un objet en rotation. Notre planère étant en rotation autour de l'axe des pôles, cette force s'applique sur la terre à tout corps en mouvement. Ce phénomène d'observe notamment en météorologie : la rotation dévie les vents dans des sens différents selon l'hémisphère. Pour comprendre, on nous invite à faire tourner le disque ci-dessus afin de lancer la balle pour atteindre le centre.
Le relief canalise, oriente et modifie l'écoulement de l'air sur les continents. Des vents apparaissent plus fréquemment dans certaines vallées et zones de piémont, ce sont les vents régionaux. Ils sont de vrais acteurs du climat local. Une seule carte ne saurait suffire à loger la multitude des vents en France. Les appellations et orthographes peuvent varier d'une région à l'autre, voire à quelques kilomètres près. Ces sortes de lasers nous permettent de les découvrir.
Le Mézenc est un pays venté. De fait de sa position géographique, de son relief et de son altitude, il est ouvert à tous les vents. Le massif se situe en bordure du Massif Central et en surplomb de la Vallée du Rhône et se trouve au carrefour de quatre influences climatiques : atlantique, méditerranéenne, continentale et montagnarde. Cela lui confère un climat spécifique entre rudesse de ses hivers et épisodes cévenol.
L'altitude du massif participe également aux différences de pression atmosphérique, propices aux brises locales et donne son côté glacial qui souffle notamment en hiver. En bordure du Massif Central, il n'est pas protégé des vents du Nord et d'Ouest par d'autres montagnes. Sur son versant Ouest, c'est un plateau ondulé de quelques trente kilomètres de long parsemé de petits dômes volcaniques qui s'étire en pente douce en direction de l'océan. A l'Est, au contraire, il est soudainement escarpé, passant du Mont Mézenc à 1753 mètres d'altitude à des vallée aux alentours de sept-cent mèires, soit mille mètres de dénivelé. Ce relief produit des effets particuliers : centuri pour les vents du Sud, foehn pour les vents d'Ouest.
S'en suivent des explications sur les cyclones et anticyclones, sur l'échelle de Beaufort, sur l'étude de la météo.
Descendons maintenant dans la deuxième salle. Eh oui, pour apprendre à voler, il faut d'abord aller en bas...
Dans la mythologie grecque, Icare est mort en volant près du soleil, il s'est brûlé les ailes. Malgré le danger, le ciel a toujours fasciné les hommes. On nous donne quelques dates marquantes de leurs tentatives de vol.
Le vent inspire tout à la fois les artistes, les musiciens, les poètes, il nourrit les rêves d'envol et procure des émotions à qui lui prête attention.
Des nuages qui filent dans le ciel, une feuille qui tourbillonne, des graminées qui oscillent, autant de représentations communes et savoureuses des formes du vent. Certains tentent de le dompter, d'en jouer ou tout simplement d'en profiter, d'autres l'apprivoisent à des fins de loisirs. Une main tendue par la fenêtre de la voiture, un cerf-volant qui décolle, un parapente qui vole, un cuivre qui résonne sont quelques-unes des déclinaisons infinies que suggère le souffle du vent. Qui n'a jamais construit un avion en papier ? Manipulation tout à la fois naïve et grandiose, aux pliages non toujours maitrisé mais qui voit à coup sûr le lanceur guette le sens du vent, trépider de la distance de vol et finalement par cette expérience, frissonner un instant.
Amusons-nous avec un avion en papier, après avoir appris à le construire avec les plans qui se trouvent sur les feuilles bleues. Il suffit d'appuyer sur le bouton de la rampe de lancement de d'aller mesurer plus loin la distance parcourue.
Maintenant qu'on sait tout sur le vent et les courants, il est temps de passer à la pratique. Snif ! Je n'ai pu le faire, mon handicap aux épaules me l'interdisant.
Quand la nature inspire la science
Depuis des centaines d'années, les animaux et les plantes ont soufflé leurs idées simples et naturelles aux ingénieurs, aux architectes et aux scientifiques qui ont su les observe. Cette science longtemps empirique s'appelle le biomimétisme.
La cigogne pour l'apprentissage du vol. Elles ne battent presque pas des ailes et se laissent glisser sur le vent. Otto Lilienthal en conclue qu'à condition de pouvoir maitriser l'orientation des ailes il doit être possible de se diriger en vol. La courbure de ses ailes augmente leur portance et leur maniabilité. Ainsi nait l'ancêtre du deltaplane.
Le thon a inspiré le fuselage des avions, offrant le parfait exemple de laminarité qui désigne l'aptitude à glisser dans l'eau ou dans l'air en créant le moins de turbulences possibles. Le secret du thon est que la partie la plus volumineuse du corps se trouve très en arrière de la tête, ce qui permet à l'eau de s'écouler régulièrement sans turbulence. Le rétrécissement qui s'effectue ensuite, qui est brutal au lieu d'être progressif, ce qui créé une zone de décrochage où apparaissent les turbulences de très petites taille eu égard de la portion réduite de l'animal en cet endroit.
Le sphinx est le papillon de nuit qui a inspiré l'Entomptère, un robot volant dédié à l'exploration de Mars. Si Robert Michelson s'est intéressé à ce papillon, c'est qu'il bat des records de vitesse avec des pointes à cinquante kilomètres par heure. Il se distingue par la rapidité de ses battements d'ailes et maitrise parfaitement le vol stationnaire. Une technique de vol imbattable pour explorer Mars ; l'atmosphère y ayant une pression si faible qu'un engin qui aurait des ailes fixes serait obligé de se maintenir constamment à quatre cents kilomètres heures. Il ne pourrait don ni décoller, ni atterrir, ce sont l'Entomoptère est capables, grâce à ses "pattes" qui imitent celles des insectes, bien plus stable que n'importe quel véhicule à roues.
La bardane. Plante violette à l'arme secrète, elle s'accroche dans les poils des animaux et les vêtements une stratégie qui lui permet un moyen de transport garanti pour se reproduire plus loin. C'est en retirant les graines de bardane prises dans les poils de son chien qu'en 1941, l'ingénieur suisse George de Mestral a eu l'idée de créer le velcro dont les premiers utilisateurs ne sont autres que les astronautes de la NASA, gants, pantalons, gilets...
Le pigeon. Pionnier de l'aviation, Igo Etrich, inventeur d'une des premières ailes volantes "la zanonie", a choisi de perfectionner son modèle en s'inspirant du pigeon. Avec son corps massifs, il a les proportions idéales pour porter un poids relativement lourd, un moteur dans le cas d'Etrich. Outre son endurance, il se distingue aussi par sa rapidité en vol. Pour dessiner son aéroplane, il imite la forme d'un pigeon en vol. C'est la longue queue triangulaire de l'appareil qui lui assure notamment sa stabilité. Le Taube, pigeon en allemand, remporte prix sur prix et devient l'avion le plus fiable de l'époque qui précède la première guerre mondiale.
Entre imagination et réalité
On s'instruit et on s'amuse bien ici, tellement bien que je pense que ce billet est plus que suffisamment long. Alors je vous réserve la suite de la visite pour une prochaine fois...
A très vite. Bisous ! Bisous !