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Continuité
29 septembre 2021

Dernier coup d’œil

Le Puy en Velay fin (1)

 

Il est temps pour moi de quitter le Puy en Velay. Après avoir visité de nombreux lieux, monté côtes et marches (au moins huit-cents rien que pour accéder à la cathédrale, à Notre Dame du Puy, au Mont Saint Michel et autres), battu les pavés glissants, il était temps pour moi de rentre au gîte. Toutefois, sur mon chemin, j’ai encore trouvé de beaux endroits…

 

Le Puy en Velay fin (2)

Le Puy en Velay fin (3)

Le Puy en Velay fin (4)

Le Puy en Velay fin (5)

Le Puy en Velay fin (6)

 

Le Puy en Velay accueille de nombreux Hôtels particuliers. Comme ici, l’Hôtel de Polignac (1611-1834) qui devint l’Hôtel de la Préfecture en 1800-1825, fondé au XVème siècle. L’ancien Hôtel de Saint Marcel où furent fondés les jeux floraux du Puy. L’Hôtel de Chrouille et de Châteauneuf de Randon.

 

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Le Puy en Velay fin (8)

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Le Puy en Velay fin (10)

 

L’Hôtel de la Roche-Négly et des Dames de Chamblas (XVIIème siècle).

 

Le Puy en Velay fin (11)

Le Puy en Velay fin (12)

 

L’Hôtel des Roys et de Mombrac (XVIème siècle).

 

Le Puy en Velay fin (13)

 

La visite de la vieille ville, très escarpée, coupée de ruelles en gradins qui portent abusivement le nom de rues, est assez pénible, et pourtant il est indispensable de la faire à pied. De ce fait, après tous les efforts que j’avais faits, il était temps pour moi de prendre un peu de plaisir, avec une bonne glace aux myrtilles, bien méritée, surtout avec la chaleur du jour… La prochaine fois, j’envisagerai le petit train…

 

Le Puy en Velay fin (14)

 

Je suis ravie de cette visite. J’ai vu ce qui m’intéressait, mais pour d’autres il reste plein de choses à visiter (Musée Crozatier, la Maison du Saumon, la Distillerie du Velay), mais cela ne m’inspirait pas. A chacun ses centres d’intérêts…

 

Sur la route du retour, j’ai encore pris trois photos, dont un lavoir tout en pensant à Cathy :

 

Le Puy en Velay fin (15)

 

C’était notre dernier jour en Haute-Loire. Le lendemain, Minette et moi reprenions la route pour rentrer chez nous. Même si cette dernière a tout fait pour se cacher sous le boutis le jour du départ. Elle serait sans doute restée plus longtemps…

 

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Dans nos bagages, quelques souvenirs de nos congés :

 

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Mine de rien, cette petite semaine de congés fut chargée en découvertes, puisque depuis mon retour, elle a été résumée en vingt-trois billets ! Il est donc temps pour moi de clôturer ce chapitre de ma vie, fort agréable au demeurant.

J’ai déjà repris le travail depuis neuf semaines, il est donc temps de passer à autre choses.

 

Merci de m’avoir suivie durant tout ce temps, merci pour vos commentaires, toujours agréables à lire, puisqu’ils récompensent le temps que je passe à réaliser mes billets.

 

J’espère que ce voyage vous aura plu. Je vous embrasse bien fort.

y

 

 

Le Puy en Velay fin (16)

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27 septembre 2021

Ciels du lundi 39

Ciels 39 (1)

 

Comme chaque lundi, je vous fais un résumé en photos des ciels que j'ai pu admirer tout au long de la semaine.

 

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Samedi après-midi, quelques nuages nous annonçaient de la pluie.

 

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Mais, à une heure dix du matin, c'était bien plus que de la pluie. De la grêle, des éclairs en rafale, accompagnés d'un tonnerre épouvantable ! On aurait cru la fin du monde tellement c'était violent. Je me suis levée pour fermer les volets, les grêlons tapant sur les vitres, et je peux vous dire que je n'en menais pas large ! Heureusement que ce sont des volets roulants que je peux actionner de l'intérieur. Ci-dessous, une photo prise sur le site de ma ville pour vous montrer les gros glaçons tombés du ciel.

 

Ciels 39 (10)

 

Hier, le beau temps était de retour, comme si rien ne s'était passé. L'occasion pour moi de faire une petite balade et d'aller voir des voitures anciennes qui s'exposaient dans ma ville.

 

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Ciels 39 (12)

 

Je vous souhaite une belle semaine, sans intempéries.

 

Gros bisous

 

Ciels 39 (13)

 

Ciels 39 (14)

26 septembre 2021

La dentelle au Puy en Velay

La dentelle au Puy en Velay (1)

 

Bonjour à vous qui passez par là. Je tiens à vous prévenir que ce billet va sortir de l'ordinaire, du fait qu'il va être plutôt studieux. Ma passion pour la dentelle va se coucher ici, avec plus de mots que de photos. C'est principalement dû au fait que là où je vous emmène, les appareils photos étaient interdits. Je ne vous en voudrai pas si vous ne me lisez pas jusqu'au bout, mais si vous le faite, je vous en remercie d'avance. Allez, c'est parti !

La région du Puy-en-Velay, point de départ d’une des quatre grandes routes européennes pour Saint-Jacques de Compostelle, est depuis fort longtemps reconnue comme un centre important de fabrication de dentelles à la main. Très tôt des usages s’étaient instaurés de désigner sous le nom de "Dentelle du Puy" des dentelles uniquement réalisées à la main dans cette région.

Ce fut le but principal de mes congés d’été et je vous en ai largement fait profiter. Cependant, je n’en ai pas tout à fait terminé avec elle. Aussi, avant d’aller plus loin dans ce billet, je vous fais un petit résumé de ce que j’ai appris, pour celles qui n'auraient pas vu me précédents billets sur le sujet.

 D’après les historiens français, l’origine de la dentelle remonte au milieu du XVème siècle. En 1406, une brodeuse, Isabelle Manour, fut choisie par l’évêque du Puy pour confectionner, conformément à la tradition, une robe fine et transparente pour la vierge noire, portée en procession à travers la ville. Pour s’acquitter de sa tâche, elle créa le premier métier à dentelle (carreau).

 

La dentelle au Puy en Velay (3)

 

L’essor commercial n’a pas tardé et dès le début du XVIème siècle la mode s’est emparée de la dentelle. Les nobles en ce temps-là se ruinaient pour en acheter, les titres de noblesse s’évaluaient au volume de dentelle que l’on portait. Dans toutes les maisons de la région les femmes occupaient leurs veillées à confectionner la dentelle du Puy renommée pour sa finesse et sa créativité.

La dentelle constituait un appoint "pécuniaire" non négligeable, c’était une occupation à domicile, les dentellières travaillaient à "façon", les fils et le modèle étaient fournis par le grossiste, le calque était rendu après usage. Chaque famille de la région possédait un, voire deux "carreaux".

 En 1776, du fait de ses exportations, la dentelle occupait 80 000 personnes. Le Puy en Velay comptait à cette époque, cent-soixante-treize marchands dont près de dix exportaient à l’extérieur de l’hexagone. Actuellement cette industrie, qui s’est modernisée, connaît un certain essor notamment grâce aux commandes de pays étrangers.

 Au XVIème siècle, le Puy-en-Velay est l'un des plus anciens et des plus actifs centre dentellier de France, on y compte soixante-dix-mille dentellières. Situé au départ des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, ce lieu de pèlerinage attire nombre de commerçants et de colporteurs. Des intermédiaires ou leveuses distribuent le travail à faire puis ramassent les dentelles pour les vendre aux négociants du Puy.

 En 1665 l'ordre des Béates est créé. L’enseignement du métier de dentellière se fait aux enfants, par des jeunes femmes qui en plus de la technique, transmettent une éducation morale et religieuse. L'inventaire demandé par Colbert en 1668 révèle que la dentelle est l'unique ressource économique de la région.

 Au XIXème siècle, avant la grande récession amorcée par la chute du Second Empire, les exportations de dentelles du Puy sont considérables en France. L’art de la dentelle est à son apogée créative et ornementale, mais commence à décliner pour des raisons économiques d’une part et pour des raisons de mode d’autre part.

 Au début du XXème siècle, Jules Ferry, fervent défenseur de l’école publique laïque, met fin à l’activité des Béates. Des écoles spécialisées dans la pratique de la dentelle voient le jour, avec plus ou moins de succès. Seule une poignée de passionnés maintiennent cet art en activité, jusqu’à la création de l’Atelier Conservatoire National de la Dentelle.

 

La dentelle au Puy en Velay (4)

 

Cette industrie régionale se poursuivit jusqu’aux années 1920, date à laquelle sont apparus les premiers métiers à dentelle mécanique. Ils étaient les "bourreaux" de la dentelle à la main.

 En 1931, le Tribunal Civil du Puy en Velay consacre ces usages locaux, loyaux et constants. Il dit et juge que l’appellation "Dentelle du Puy" est exclusivement réservée à la dentelle faite à la main à l’aide de fuseaux maniés par l’ouvrière. La particularité de cette dentelle est l'utilisation du point d'esprit (ou Cluny de Brioude) qui forme des pétales :

 

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 Cette disposition à caractère impératif, confère ainsi à la dentelle faite à la main une appellation d’origine : dénomination d’un pays, d’une région, d’une localité, servant à désigner un produit qui en est originaire et dont la qualité ou les caractères sont dus au terroir, au savoir-faire ancestral, à la tradition.

 Le matériel utilisé :

 

La dentelle au Puy en Velay (5)

 

Le Carreau

C’est un coussin carré muni d'un cylindre, sur lequel on dispose tout le matériel. Sur la partie supérieure se trouve le tambour ; il accueille le carton ou modèle du motif à exécuter. Les épingles à tête de verre servent à fixer le fil de lin ou de soie sur le carreau et à respecter le tracé de la dentelle à exécuter.

Aujourd’hui, il est plat et formé de plusieurs carrés qui peuvent être déplacés au gré de l’avancement du travail.

 

La dentelle au Puy en Velay (6)

 

Les Fuseaux

Leur fonction est bien définie. Le fuseau vellave est un petit instrument en bois tourné de 8 à 10 cm de longueur et de forme allongée. La tête retient le fil de lin à l’arrêt. La bobine ou fusée, est la partie centrale qui sert à stocker le fil, enfin, le manche sert à prendre et à diriger le fuseau. Il y a un fuseau avec un fil de trame (guide), les autres s’entrelacent autour de lui pour former le dessin.

 Les épingles

Elles sont utilisées pour arrêter le fil afin de suivre le dessin piqué sur le carton. Elles maintiennent donc en place les croisements des fils. Elles sont plus ou moins fines selon la grosseur du fil. Autrefois, elles étaient en cuivre ou laiton car ces matières ne rouillant pas, elles ne tachaient pas la dentelle. Ensuite elles furent en acier inoxydable avec une tête à verre multicolore, et c’est aujourd’hui le modèle le plus courant. On les enfonce sur le carreau à l'aide d'un poussoir.

Le carton

C’est le patron. Les cartons sont les supports des modèles dessinés regroupés par planche de 10 modèles environ et classés par degrés de difficulté.

La matière première

La dentelle se fabrique avec du fil en soie, de la laine, du fil d’or ou d’argent mais surtout avec du fil de lin ou coton.

 La dentellière entrelace et croise les fuseaux pour former les points en suivant le tracé du modèle. Les points sont stabilisés à l’aide d'épingles enfoncées sur le carreau.

 La complexité de la dentelle réside dans la grande diversité des points qui peuvent demander plusieurs centaines de fuseaux. La dentelle peut être à fils continus ou coupés ou encore à pièces rapportées. La réalisation d’une dentelle au fuseau nécessite trois étapes. Il faut tout d’abord faire le modèle à exécuter. Cette opération qui consiste à transposer, sur papier-calque, le projet de l’artiste en dessin technique, s’appelle la mise en carte. Après validation par la réalisation de plusieurs échantillons, ce dessin technique est reporté sur un carton par le piquage de petits trous marquant l’emplacement des épingles, avant d’être reproduit à l’encre. Des signes conventionnels indiquent à la dentellière les points à exécuter, écriture technique propre au langage de ce savoir-faire.

 Après la réalisation de la dentelle, vient la finition qui a pour but d’assembler à l’aiguille les dentelles entre elles ou/et sur un tissu.

 

La dentelle au Puy en Velay (8)

 

La dentelle du Puy depuis 1932, fait l’objet d’une Appellation d’Origine afin de la différencier des dentelles importées du sud-est asiatique ou des dentelles mécaniques.

 Dès qu’on arrive dans le centre de la vieille ville, la dentelle s’affiche dans les magasins et dans la rue où dentellières et denteliers (j'ai rencontré deux hommes maniant les fuseaux) qui montrent et expliquent leur savoir-faire.

 

La dentelle au Puy en Velay (9)

La dentelle au Puy en Velay (10)

 

Je vous propose de regarder le film que j’ai réalisé :

 

 

Dans mon billet intitulé « Le Grand Séminaire » datant du dix-sept septembre, je vous avais dit que je reviendrais dans une boutique particulière, celle d’une dame de quatre-vingt-douze ans qui faisait sa dernière saison avant de fermer son magasin. Elle a commencé la dentelle au fuseau à l’âge de six ans et ne s’est jamais arrêtée. Issue d’une lignée de dentellières, elle expose certains modèles réalisés par sa mère et sa grand-mère, mais aussi par elle-même.

 

La dentelle au Puy en Velay (11)

La dentelle au Puy en Velay (12)

 

Sur de nombreux ouvrages, elle met non seulement le prix, mais aussi le temps passé dessus, l’année de réalisation. Ci-dessus, en orange : fait en 1854 par sa grand-mère, en fil de lin ; quatre mois de travail (395 €) – En jaune : fait en 1920, en fil de lin ; deux mois de travail (260 €). Ci-dessous, en bleu : quatre-cent-soixante-dix heures de travail, deux-cent-cinquante fuseaux ! Son diplôme des victoires de la dentelle obtenu en 1991.

 

La dentelle au Puy en Velay (13)

La dentelle au Puy en Velay (14)

La dentelle au Puy en Velay (15)

 

 Ci-dessus, certains ouvrages réalisés en 1890, de nombreuses heures de travail affichées. En dessous, quelques dentelles en ruban, mais le prix ne s’entendait pas avec ma bourse, même si j’ai conscience du travail fourni et de la matière utilisée. Snif !

 

La dentelle au Puy en Velay (16)

La dentelle au Puy en Velay (17)

 

J’ai longuement discuté avec elle, et lui ai acheté quelques cadeaux pour la famille et une amie. Avec elle, ce sont plein de souvenirs de temps (pas si) anciens qui vont s’envoler. C’est dommage, mais qu’y faire ? Elle n’a pas trouvé de repreneur ; et je ne pense pas que ce soit un marché très lucratif à l’heure actuelle.

Avec mes achats, elle a glissé cette jolie carte, avec sa maman en photo :

 

La dentelle au Puy en Velay (18)

 

Cependant, au Puy en Velay, la dentelle se bat pour ne pas tomber dans l’oubli. Je vais vous le prouver en me rendant ici :

 

La dentelle au Puy en Velay (19)

 

La création en 1976 de l’Atelier Conservatoire National permit de relancer l’intérêt pour la dentelle du Puy.

Je m’y suis bien évidemment rendue. Une fois passé la porte, j’ai traversé une grande cour et j’ai monté quelques marches pour me rendre au Ministère de la Culture et du Mobilier National/Atelier Conservatoire National de la dentelle.

 

La dentelle au Puy en Velay (20)

 

Je n’ai pu prendre que ces quelques photos de l’entrée, car les clichés sont formellement interdits. Et on comprend vite pourquoi.

 

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La dentelle au Puy en Velay (22)

 

Installé dans des locaux municipaux abritant également le Musée des Beaux-Arts et celui de la Dentelle, ainsi que les bibliothèques, cet atelier est l’héritier de la Manufacture nationale du point de France fondée par Colbert en 1665 afin de freiner les importations de dentelle au point de Venise. Il succède à l’École dentellière, maintenue jusqu’à nos jours par la congrégation des sœurs de la Providence, avec le soutien de la Chambre de commerce d’Alençon.

 L’Atelier Conservatoire National de la Dentelle du Puy-en-Velay est créé en 1976, sous l’impulsion du Président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Rattaché à l’administration du Mobilier national, l’établissement participe à l’ameublement et à l’enrichissement des collections patrimoniales par la création de dentelles d’après des modèles d’artistes contemporains, pérennisant un savoir-faire de qualité exceptionnelle et participant au rayonnement culturel de la région.

 Les deux ateliers de dentelle, hérités, d'une part, pour Alençon, de la Manufacture nationale du Point de France créée par Colbert en 1665 afin de concurrencer la dentelle de Venise, et d'autre part, pour le Puy-en-Velay, des savoir-faire traditionnels de la région de la Haute-Loire, ont été institués en 1976 en tant qu'ateliers nationaux. Ils constituent de véritables conservatoires de la tradition dentellière française.

 Chaque année, des dentelles réalisées dans les ateliers nationaux du Puy-en-Velay pour la technique au fuseau et du Point d'Alençon pour la technique à l'aiguille entrent dans les collections, œuvres de centaines d'heures de travail.

Les ateliers réalisent également des broderies. Les œuvres créées sont de deux types : soit des reproductions de motifs des XVIIIème et XIXème siècles, visant à perpétuer l'excellence des techniques traditionnelles, soit des créations contemporaines qui font appel à des couturiers (Paco Rabanne, Chantal Thomass) ou à des artistes plasticiens comme Annabelle d'Huart, Eric Gizard, Corinne Sentou, Didier Trenet, dont les projets sont choisis dans le cadre d'une commission d'acquisitions.

 Grâce à la diversité de ces inspirations, la collection réunit aussi bien des pièces traditionnellement liées à l'ameublement (nappes et serviettes de table, par exemple...) que des créations plus purement artistiques.

 Ce dynamisme dans la création fait écho à celui de la recherche et de la diffusion de la collection, dont les pièces sont régulièrement prêtées à des musées.

 J’ai trouvé une de ces créations sur Internet, afin de vous montrer le genre de travail que ces femmes exécutent :

 

La dentelle au Puy en Velay (23)

 

J’ai été accueillie par une jolie brune aux yeux bleus, passionnée par son métier. Elle m’a expliqué ce qu’elles faisaient en ces lieux. Toutes les personnes travaillant ici connaissent et réalisent chaque étape de la réalisation de la dentelle du Puy. Du dessin, en passant au piquage des cartons, pour finir avec les fuseaux et l’assemblage. Pour vous donner une idée, regardez la vidéo que j’ai trouvée sur le Net, en cliquant sur la photo ci-dessous. On y voit l'atelier que j'ai visité et certaines dentellières à l'ouvrage.

 

Présentation1

 

Ensuite, je suis passée à chaque table de travail pour voir les œuvres en cours. J’ai assisté au piquage de carton, j’ai regardé deux personnes qui travaillaient des points de base pour de très fines bandes de dentelle, d'un centimètre de large, dans le but d’accéder au zéro défaut. Il faut régulièrement détourner les fuseaux, le fil se tordant, ce qui provoque des différences d’épaisseur. Elles sont en apprentissage.

 

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Une personne reproduisait des modèles anciens.

Les autres travaillaient à la demande de créateurs. Il m’est difficile d’expliquer par des mots ce à quoi ça correspond. Pour faire simple, je prends l’exemple du premier cas : un immense lustre pour une exposition. Les conservatrices ont recopié le modèle du créateur sur du papier millimétré. Il n’y a pas de photocopie, trop imprécise pour ce genre d’œuvre. Il y a une douzaine de  faces de différentes formes et grandeurs, qui vont s’associer les unes aux autres. Les panneaux sont remplis par un filet réalisé aux fuseaux, les carreaux de la trame devant faire un à deux millimètres :

 

La dentelle au Puy en Velay (24)

 

Sur ce filet sont ajoutées, comme des branches d’épis de blé, modernes, réalisés en plusieurs couleurs. Le conservatoire créé d’ailleurs ses propres bains, sur Paris (ces couleurs sont magnifiquement lumineuses). Ces épis se croisent sur la trame. Ils sont réalisés avec du fil de soie et du coton dmc afin d’obtenir un beau relief. Le travail doit être parfait puisqu’il sera visible à l’endroit comme à l’envers, et les raccords entre les différents panneaux ne doivent pas se voir. Le conservatoire de Paris a d’ailleurs crée de fines lamelles en métal de quelques millimètres, pour insérer les dentelles à l’intérieur, et assembler les parties entre elles. Sur chaque tige de métal, de fines leds seront installées pour apporter la lumière.

C’est un travail d’architecte, d’orfèvre, d’artiste impensable. On est loin de l’automatisme des premières dentellières, et un niveau plus haut que ce que je vous ai montré à Brioude, bien qu’ici la couleur soit aussi très présente. Elles sont deux à travailler sur le projet.

Ce qui est particulier, c’est qu’elles ne savent pas toujours où va se trouver l’œuvre et que parfois, elles ne voient même pas le résultat final. L’artiste prend tous les hommages, alors que franchement, n’êtes-vous pas de mon avis, ce sont elles les fées créatrices ?!? Il faut vraiment aimer son travail pour accepter ça.

 Une autre réalisation pour un autre artiste. Un cube composé de douze carrés posés face à face, séparés de quelques millimètres les uns des autres, tenus par douze autres carrés positionnés de la même manière, mais dans l’entrecroisement des premiers. Chaque carré est brodé selon les dessins de l’artiste, sur la même trame à petits carreaux que précédemment, dans les couleurs de bains souhaités. Le tout formant un cube. J’ai essayé de vous faire un schéma ci-dessous, avec seulement six carrés, j'espère que vous comprendrez ce que je veux dire... En rouge, j’ai représenté les carrés qui s’intercalent verticalement, mais en fait, ils sont tous de la même couleur. Il faut comprendre que le carré rouge descend jusqu'en bas, n'ayant pas réussi à le faire sur le dessin. En fait, chaque carré est coupé en son centre pour s'intégrer aux autres, mais c'est tellement bien fait qu'on croit qu'ils sont tous d'un seul tenant. De plus, chaque carré est cerclé de très fines lamelles de métal qui cachent les arrêts de fils et contribuent au maintien de l'œuvre.

 

La dentelle au Puy en Velay (25)-horz

 

Une troisième œuvre consiste en un immense tableau moderne sous forme de vagues de diverses couleurs, formant comme des fleurs et feuilles. La broderie se terminant par de nombreux fils qui forment comme une fourrure. Tout est travaillé par des petits morceaux d’une dizaine de centimètres, qui doivent s’assembler avec précision pour former un ensemble parfait. Je dois dire qu’il leur faut aussi un sacré coup d’œil, car j’étais incapable de trouver l’endroit où l’échantillon qu’on m’a montré se plaçait sur le plan ! Une idée de ce que j’appelle « fourrure», mais sur le tableau, ils sont plus longs, et les morceaux ne sont pas unis, ce sont des fondus de plusieurs couleurs :

 

La dentelle au Puy en Velay (26)

 

Bref, je n’ai pas de mots pour expliquer le perfectionnisme de ces artistes pour réaliser de telles prouesses. Vous aurez donc bien compris pourquoi on ne peut pas faire de photos, puisque tout est à l’état de réalisation, et tant qu’une œuvre n’est pas terminée et exposée, elle ne peut être divulguée. J’espère tout de même que vous aurez compris mes explications…

 Le conservatoire exécute aussi des commandes particulières pour l’Elysée, comme dernièrement, une commande de rideaux. Nos impôts servent à quelque chose… Attention, si vous voulez visiter l'endroit, sachez qu'il n'est pas ouvert tous les jour, cependant, la visite est gratuite.

 

La dentelle au Puy en Velay (27)

 

Il reste un endroit dédié à la dentelle, au Puy en Velay. C’est le Centre d’Enseignement de la Dentelle Aux Fuseaux. Je suis passée devant, mais je n’ai pas pu y entrer, c’était fermé.

 

La dentelle au Puy en Velay (28)

 

Créé en 1974, le Centre d'Enseignement de la Dentelle au Fuseau poursuit deux missions essentielles : le maintien de la tradition et de la pratique par l'enseignement et la sauvegarde du patrimoine dentellier. Déjà attestée en Velay au XVIème siècle, la production de dentelle périclita quelques temps au XVIIème siècle, suite à un arrêt du Parlement de Toulouse l'interdisant. Le jésuite Jean-François Régis ayant contribué à son rétablissement, il fut consacré saint patron des dentellières.

Au fil des années, le centre a acquis un rayonnement international et ses cours par correspondance, suivis dans le monde entier, en font une référence en matière de formation.

Des salles d'exposition permettent de découvrir chaque année une exposition à thèmes

Des milliers de stagiaires du monde entier sont venus ces vingt dernières années se former au Puy-en-Velay.

 

La dentelle au Puy en Velay (29)

 

Aujourd’hui, la dentelle du Puy en Velay est répertoriée au patrimoine culturel immatériel français, tout comme celle de Calais ou d’Alençon.

 

La dentelle au Puy en Velay (30)

 

Si un jour vous passez par là et avez envie de visiter ces deux endroits, je vous les ai indiqués sur la carte ci-dessous :

 

La dentelle au Puy en Velay (2)

 

C’est ici que je clos le chapitre dentelle de mon séjour. J’ai conscience que j’ai été très explicative pour ce billet, mais sans photos, il m’était difficile de vous faire comprendre ce que j’ai vu… Merci donc aux personnes qui auront eu la patience de me lire jusqu’au bout.

 

Doux bisous

 

La dentelle au Puy en Velay (31)

 

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24 septembre 2021

Rocher et Chapelle Saint Michel d'Aiguilhe

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (1)

 

Il y au moins deux millions d’années, le bassin du Puy était un immense lac. Les éruptions volcaniques sous-lacustres ont façonné ce paysage.

La lave a rencontré de grandes quantités d’eau en arrivant à la surface. De nombreuses explosions, peu violentes, ont fragmenté la lave pulvérisée qui est retombée aussitôt dans l’eau. Les débris se sont agglomérés en couches multiples et se sont soudés puis transformés en un matériau brun clair. Ainsi est né le tuf volcanique.

Des panneaux entiers de roche retombaient à chaque explosion dans la cheminée. Le Rocher est ainsi constitué de grandes dalles proches de la verticale qui témoignent du fragile entassement dans la cheminée profonde.

L’érosion du tuf volcanique n’a laissé en place que la racine profonde de l’ancienne cheminée. Aujourd’hui, les géologues qualifient ce Rocher de neck, et de dyke l’ancienne fissure remplie de basalte.

 Le rocher d’Aiguilhe, appelé "cheminée de volcan", tire son nom de la forme effilée de son profil. Sa hauteur est de quatre-vingt-deux mètres.

 

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (2)

 

L’origine de la construction de la Chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe

 En 950 - 951, Gothescalk, évêque du Puy, prend la tête du premier pèlerinage français à Saint-Jacques de Compostelle. A son retour, à la demande de Truannus, le doyen de l’église du Puy, il fit ériger une chapelle dédiée à Saint-Michel sur le rocher volcanique d’Aiguilhe. Elle est terminée en 962 et inaugurée le 18 juillet. Son fin clocher, en forme de minaret, semble prolonger le doigt rocheux. On y accède par un escalier de deux-cent-soixante-huit marches.

 Parmi les pièces du trésor, découvert en 1955 au moment de la restauration de l’autel, un magnifique Christ reliquaire qui semble être l’œuvre d’une école espagnole du Xème siècle, et un coffret en ivoire byzantin du XIIIème siècle.

 Saint Michel, qui terrasse le dragon, affectionne les lieux élevés. C’est le cas de ce pittoresque piton volcanique, anciennement dédié à Mercure. Comme en bien des lieux, l’archange est associé à la Vierge : il fait face à Notre-Dame-du-Puy, édifiée sur un mont qui était consacré à la déesse celtique Ana, tandis que la statue Notre-Dame-de-France domine symboliquement un ancien Roc du Jayant (autrement dit : du géant).

 Entrons pour la visite :

 

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (3)

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (4)

 

L’extension de l’espace d’accueil offre une nouvelle expérience de visite. Outre le fait de rendre le site accessible aux personnes empêchées, la scénographie permet une lecture détaillée et approfondie de l’œuvre par la mise en place d’une visite virtuelle de la Chapelle Saint- Michel. Il suffit de prendre la manette pour se transporter :

 

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (6)

 

En plus de la visite immersive qui permet au visiteur de se déplacer virtuellement, des maquettes, des films et outils d’interprétation présentent la formation du Rocher, le culte à saint Michel, l’architecture et les fresques de la Chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe.

Sur un écran de 8 mètres par 4, les images projetées à 360° offrent une autre forme de visite aux personnes fatiguées ou à mobilité réduite. Cet équipement interactif et immersif, unique en Haute-Loire, permet de se déplacer virtuellement à l’extérieur et à l’intérieur de la Chapelle.

 On arrive ensuite à l’accueil/boutique. Le ticket en main, on passe par la cour où on ferrait les bœufs, pour arriver dans une salle où des maquettes nous expliquent la naissance du rocher.

 

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (7)

 

La formation du Rocher de 2 millions d’années à aujourd’hui, dans un lac jusqu’à sa forme actuelle, est ici présentée en dessins animés. Cette partie dispose de 5 maquettes à des périodes différentes et d’une animation interactive pour comprendre cette curiosité géologique.

 

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (8)

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (9)

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (10)

 Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (11)

 

Sur la dernière image, ci-dessus, il suffit d'actionner la roue pour faire naître le volcan qui a créé le Rocher Saint-Michel.

Il est temps de sortir et de commencer l’ascension vers la chapelle. A peine quelques marches gravies, on arrive au jardin du Chamoine Martin/Musée des Anges/Oratoire Saint-Gabriel.

 

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (12)

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (13)

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (14)

Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (15)

 

Je ne m’y suis pas attardée, il était déjà plus de treize heures, il me restait à monter, il faisait très chaud et je commençais à avoir faim…Allez, vous me suivez ? Je vous montre, avec une image du Net, ce qui m’attendait…

 

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Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (16)

 

Gravissant les deux-cent-trente-huit marches, je pouvais admirer la vue, au fur et à mesure de mon avancée. Je ne vous cache pas ma peine, par plus de trente degrés, sachant que plus on monte, plus les marches sont hautes.

 

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Rocher & chapelle St Michel d'Aiguilhe (18)

 

Me voici finalement arrivée à la chapelle. Un chemin de ronde la contourne, d’où l’on domine, à l’Est, le vieux pont qui enjambe la Borne. J’en ai fait le tour, profitant de l’air appréciable à cette hauteur.

 

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La construction actuelle, de la fin du XIème siècle, est d’inspiration orientale avec son portail trilobé (en forme de trèfle), son gracieux décor d’arabesques, ses mosaïques de pierres noires, grise, blanches. A l’intérieur, le plan, très irrégulier, épouse les contours du rocher.

 

 

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La complexité du système de voûtes témoigne l’art avec lequel les architectes ont su tirer parti du terrain. Les colonnettes, qui dessinent comme un déambulatoire autour d’une courte nef, sont surmontées de chapiteaux sculptés. La voûte de la petite abside (partie derrière le chœur) est décorée de peintures murales du Xème siècle. A droite, une vitrine abrite des objets d’art trouvés sous l’autel en 1955.

 

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Livre d’images du temps jadis, le décor des piliers et des voûtes parle de nature et de féérie, des chevaux et de personnages. La Vierge Marie s’efface pour laisser l’ultime hommage au Roi de la terre et du ciel en majesté.

 

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Il est temps pour moi de redescendre, tout en admirant la vue.

 

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Arrivée en bas, j’étais rouge comme une pivoine, de par l’effort et aussi tellement il faisait chaud. Mais cela en valait la peine. La silhouette du Rocher d’Aiguilhe et de sa chapelle millénaire surprend celui qui la découvre. Martellange, Meunier, Fragonard et bien d’autres peintres l’ont immortalisée sur leurs toiles. Aujourd’hui, ce sont les photographes qui ont pris le relai.

 Un dernier regard à la scénographie en cours, avant de sortir.

 

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Dehrs, les pavés me rappellent que nous sommes sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

 

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Je terminerai le sujet en vous disant qu’à la tombée de la nuit, le Rocher Saint-Michel, quatrième monument préféré des français, s’illumine. Il appartient au réseau des monuments « Puy de Lumières », un mapping vidéo. Je n’ai pas eu l’occasion de le voir, mais les images du Net parlent d’elles-mêmes…

 

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Un dernier coup d’œil au rocher, avant de rejoindre ma voiture.

 

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Après un repas frugal, il me restait un endroit à voir. Je vous en parlerai la prochaine fois.

 

En attendant, je vous embrasse bien fort.

 

 

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23 septembre 2021

Le mystérieux carré magique ou Sator

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Suite à mon billet d’hier, vous avez été plusieurs à me demander des explications sur le carré magique que l’on trouve dans la cours du Temple de Diane, à Aiguilhe.

 

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Lors de travaux de réfection de la chapelle Saint-Michel menés en 1851, le peintre restaurateur Anatol d’Auvergne réalisait une étonnante découverte. Sous l’enduit à la chaux de 1823, dans l’embrasure de la fenêtre sud de la tribune de la chapelle, il retrouvait un curieux carré en plâtre.

 Un petit carré d'une dizaine de centimètres de côté, en plusieurs morceaux. Dessus, deux mots restaient lisibles : « rotas » et « opera ». Il n'en fallait pas plus pour l'identifier : il s'agissait d'un « carré magique » ou « carré Sator ».

 

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Des carrés comme celui-ci, ont été retrouvés dans différents sites à travers le monde : à Pompéi, en Syrie… Ils sont composés de cinq mots de cinq lettres (sator, rotas, tenet, opera, arepo) dont la particularité est de pouvoir se lire chacun quatre fois dans différents sens : de bas en haut ou de gauche à droite. Partout, la présence de ce carré magique a été interprétée comme un signe de reconnaissance des chrétiens dans les temps plus reculés où ils étaient persécutés. Pour Sébastien Falcon : « Je reste sur cette notion que le carré était un signe d'appartenance au christianisme au temps des persécutions ».

Dans son livre Le Puy, haut lieu ésotérique, Jacques Derdérian explique que « l'Antiquité et le Moyen âge utilisaient ces carrés magiques et leur attribuaient quelques significations secrètes. Il a toujours conservé ce caractère magique et mystérieux et, bien que rien ne permette de l'affirmer, il est tentant d'imaginer que notre bon chanoine troyen (le chanoine Truannus qui fit ériger la chapelle) l'ait lui-même dessiné afin de laisser, pour qui sait lire les symboles, la clé des mystères des labyrinthes et pourquoi pas des pèlerinages qui sont une forme, à grande échelle, d'un jeu de l'oie initiatique ».

 Depuis 1891, peu de gens le savent, le « carré Sator » découvert à la chapelle Saint-Michel, est conservé dans les collections du musée Crozatier au Puy-en- Velay. Une reconstitution d'un carré magique a été faite sur le sol de la place du temple de Diane à Aiguilhe pour visualiser les cinq mots de cinq lettres qui le composent.

 

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Pour plus de lisibilité, voici ce que Wikipedia nous en dit :

 

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Le carré est composé des cinq mots suivants :

 

    Sator : laboureur, planteur, semeur ; ou métaphoriquement créateur, père, auteur (au nominatif : c'est donc le sujet);

    Arepo : signification inconnue en latin, toutefois ce mot en langue gauloise signifie « charrue » 2 (cas inconnu, peut-être ablatif singulier : complément circonstanciel de moyen) ;

    Tenet : [il/elle] tient (du verbe tenere) ; ou il tient en son pouvoir, voire maintient (3e personne du présent) ;

    Opera : œuvre, travail, soin (ablatif singulier : complément circonstanciel de manière) ;

    Rotas : roues ou rotation, orbite, révolution, cycle (accusatif pluriel : c'est le COD) .

Le mot Arepo est un hapax : il n’apparaît nulle part ailleurs dans la littérature latine. Il est probable qu’il s’agisse d’un nom propre, éventuellement inventé pour faire fonctionner le palindrome. Sa similitude avec arrepo, venant de ad repo, « je rampe vers », est probablement une coïncidence.

 Il n'est pas certain que la phrase ait réellement un sens en latin. La traduction la plus probable serait : « Le laboureur Arepo dirige les roues (c’est-à-dire une charrue) avec adresse. » Est également possible : « Le semeur tient avec soin les roues (de sa charrue). » Une autre cependant, plus proche de la mystique du carré magique, surtout si on la rapproche des premiers chrétiens, pourrait être, si l'on tient compte de la similitude entre arepo et arrepo — qui signifie également et entre autres « être terre à terre » (selon dictionnaire Gaffiot) — : « le créateur, par son caractère terre à terre, maintient l’œuvre de rotation ». Moult interprétations sont possibles si l'on sort du strict contexte « laboureur » et « roue ». Comme c'est un carré magique, il y a autant d'interprétations que de sens de lecture, ce que la langue latine favorise naturellement.

Si la phrase est lue en boustrophédon, la place des mots change mais la traduction reste la même, car l’ordre des mots dans la phrase est très libre en latin. Néanmoins, la place des mots indique les accents mis sur l'importance de tel ou tel mot. Sator étant le premier mot, cela indique que celui-ci est essentiel ; de même que tenet, vu la place centrale, et que rotas, puisque c'est le dernier mot qui reste en mémoire.

Le plus ancien carré connu se trouve dans les ruines de Pompéi où il fut enfoui en 79.

Il en existe une quinzaine en France.

 

Voilà, j'espère que cela aura répondu à votre questionnement.

Belle soirée

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22 septembre 2021

Jusqu’à Aiguilhe

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Nous allons quitter un moment Le Puy en Velay, pour rejoindre le village d'Aiguilhe qui appartient à l'arrondissement de Le Puy-en-Velay et au canton de Le Puy-en-Velay-Nord. En fait, les deux communes se touchent. On sort de l’une pour entrer dans l’autre.

 

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Pour cela, je suis passée devant la chapelle des Pénitents (XVIème – XVIIème siècles). Les pénitents blancs du Puy en Velay formaient une confrérie laïque, vouée au culte marial, depuis sa fondation en 187. Ils aménagèrent leur chapelle dans l’ancien hôtel particulier d’Allègre dès 1586. A la Révolution, elle est sauvée par les bouchers du Puy. Derrière sa porte (fin XVIème), encadrée par d’élégantes colonnes roses, la chapelle abrite des nombreuses peintures qui en font un véritable musée d’art local. Des scènes de la vie de la Vierge côtoient les emblèmes royaux sur un plafond à caissons aménagé vers 1600. Cet original lieu de culte s’animait chaque Jeudi Saint, à la lueur des lanternes, où les pénitents suivis des fidèles, parcouraient les ruelles du Puy en procession, puis se rassemblent dans leur chapelle pour y célébrer une cérémonie traditionnelle.

 

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Les rues sont pavées et finissent par faire mal aux pieds au bout d’un moment.

 

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Je suis passée devant les vestiges de la Tour Saint-Mayol, qui au XIème siècle complétait le bâtiment des mâchicoulis dans le système défensif du quartier cathédral. De base carrée et haute de quatre étages placés en retrait les uns par rapport aux autres, ses ouvertures étaient situées à la base de la toiture. Du côté du cloître, une galerie permettait la circulation entre les deux bâtiments. Cette tour devait son nom à « l’Université Saint-Mayol » (école de clercs) située à proximité et qui jouissait d’une grande notoriété. Détruite en 1848, seuls ses deux premiers étages sont encore existants, mais de nombreuses gravures des XVIIème et XIXème siècles en perpétuent le souvenir..

 

Jusqu'à Aiguilhe (5)

 

Mes pas m’ont ensuite portée vers l’Hôtel du Département, issu de la réhabilitation et extension de l’hôpital général du Puy-en-Velay, datant du 15ème siècle, pour accueillir le Conseil Général de Haute-Loire.

 

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Jusqu'à Aiguilhe (7)

 

Installé au pied du Rocher Corneille, l’Hôpital Général du Puy-en-Velay, est construit en 1677 sur ordre royal. Il est composé de six bâtiments regroupés autour d’une cour d’honneur. Celui-ci constitue une partie importante du site remarquable de la vieille ville du Puy-en-Velay.

En 1992, la ville du Puy et le Conseil Général de Haute-Loire se sont associés pour lancer deux concours avec pour objectif de sauver la ville haute du Puy-en-Velay en y ramenant une population et des activités professionnelles en complément des activités touristiques et culturelles. Outre le Conseil général, le site accueille maintenant le comité d’Expansion économique, le Comité départemental du tourisme et le Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement. La toiture de l’ancien hôpital est surélevée par un couronnement qui permet la création de volumes intérieurs bénéficiant d’un éclairage optimal.

Le nouveau bâtiment est pensé comme le prolongement contemporain du bâtiment existant et des constructions de la vieille ville. Cette greffe contemporaine allie modernité et intégration dans un environnement complexe et chargé d’histoire. Modernité, pour répondre aux exigences techniques et polyvalentes d’un grand équipement public, intégration, pour son respect de l’environnement urbain, utilisation de matériaux locaux et respect d’un site remarquable inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

 

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Poursuivant par la Rue Grasmanent, je suis arrivée à l’Hôtel Dieu, relié à l’Hôpital Général par un porche gothique du XVème siècle, dont la voûte d’ogives à clé pendante est précédée d’une construction à pans de bois datant de 1678. Les chroniqueurs du XVIème siècle désignent comme fondateurs légendaires de l’Hôtel Dieu, au VIème siècle, les époux Grasmanent. Ceux-ci auraient tenu une auberge, le logis à la tête de bœuf, évoqué à gauche par une sculpture placée au-dessus d’un portail néo-roman. A droite, un portail roman du XIIème siècle donnait accès, au Moyen-Age, à la salle des malades.

 

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Me voici alors devant l’Hôtel Dieu.

 

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Bâtiment séculaire, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ayant connu de nombreuses vocations au fil de son histoire, l’Hôtel-Dieu du Puy-en-Velay s’affirme aujourd’hui comme un lieu majeur d’expositions et de séminaires.

Construit à la fin du XIe siècle, l’Hôtel-Dieu (appelé Notre-Dame-des-Pauvres) est à ses débuts un lieu de charité puis devient un hôpital à partir du XIVe siècle. Après la Révolution française, le lieu est associé à l’Hôpital Général sous l’appellation « Les Hospices du Puy ». Des actes de chirurgie seront pratiqués jusque dans les années 1930 alors que la construction de l’hôpital Emile Roux débute. A partir des années 1980, le bâtiment est en déshérence. Ce n’est qu’au début des années 2000 que le bâtiment est classé conjointement avec la cathédrale au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et que plusieurs projets commencent à voir le jour pour le réhabiliter.

 Aujourd’hui, le lieu accueille des expositions temporaires, des ateliers patrimoines, un café restaurant, un centre de congrès et un musée interactif donnant des clés de compréhension sur les patrimoines du territoire. L’Hôtel-Dieu est également un lieu propice aux séminaires. Il dispose d’un auditorium de 150 places équipé de la visioconférence et de la traduction simultanée ainsi que des salles de réunions. Des salons, cocktails, dîners de gala réunissant jusqu’à 300 personnes peuvent aussi être organisés. L’Hôtel-Dieu met également à disposition des organisateurs son restaurant « La Cour de Plaisance » situé dans les anciens bains.

On l’appelle aussi l’Hôtel des Lumières. Il se transforme pour partie en centre d’art numérique. Les deux grandes salles d’expositions proposent deux spectacles d’immersion ; l’un faisant voyager jusqu’au cœur de la terre, le second invitant à suivre les lumières impressionnistes, avec les plus grands peintres de ce courant. Des fresques murales animées entrainant les visiteurs dans un voyage céleste. Les croisées d’ogives, les voûtes sont animées et offrent des perspectives de lumières inédites. L’Hôtel des Lumières dévoile trois scénographies immersives grâce aux toutes dernières technologies de projection et aux sons designs.

 Je n’y suis pas rentrée, par manque de temps, mais aussi parce que de dehors, c’était déjà très bruyant.

 

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J’ai donc poursuivi ma route, passant devant la chapelle Saint-Alexis, édifice du XVIIIème siècle, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques, où est présenté un spectacle « Terre de Géants », qui propose d’embarquer à bord de l’aéronef pour vivre une expérience immersive et interactive aux côtés d’Alice et Alec le Géant.

 

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Au gré des rues et de divers bâtiments, je me suis dirigée vers ma destination.

 

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Sur ma route, je suis tombée sur la Chapelle Saint-Clair du XIIème siècle. Plus couramment nommée "Temple de Diane", la chapelle saint-Clair appartenait à l'hôpital des pauvres Saint-Nicolas d'Aiguilhe, qui prit la suite de l’abbaye de Séguret pour accueillir les pèlerins sans ressources. Edifiée à la fin du XIIème siècle, elle est dédiée au temple de Diane, en raison d’un linteau ornementé d’une représentation des phases de la lune qui sont les attributs astronomiques de la déesse Diane. De Dimensions modestes, la chapelle Saint Clair épouse un plan octogonal. A l’extérieur, ses murs ornés d’arcs plulobés adoptent la polychromie de l’arkose claire associée à la brèche volcanique sombre. A l’intérieur, la nef en rotonde est couverte d’une coupole et est aussi flanquée d’une petite abside semi-circulaire. Les chapiteaux romans sont sculptés de masques, de palmette et de petits personnages. La chapelle a été dégagée et restaurée au début du XXème siècle.

 

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Derrière la chapelle se trouve la cour du Temps le, « Le Carré Magique ».

 

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Sur les murs entourant l’édifice, de nombreuses gravures anciennes du Mont Aiguilhe.

 

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Jusqu'à Aiguilhe (27)

 

Il me reste encore quelques pas à faire, et je serai à destination.

Je vous attends donc au prochain billet, pour la suite de la balade.

 

Bises !

 

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20 septembre 2021

Ciels du lundi 38

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Bonjour ! Bonjour !

Comme chaque lundi, je vous propose de commencer la semaine avec les ciels pour Arlette.

Le temps a été capricieux, alternant entre la pluie et le beau temps, ce qui nous a offert des images intéressantes. Jugez par vous-même :

 

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La semaine s'est terminée par une pluie dominicale. Les températures ont aussi baissé. L'automne semble vouloir nous rendre visite...

Voici donc le résumé de ces derniers jours en photos.

Je vous embrasse bien fort. Prenez soin de vous.

 

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19 septembre 2021

La Statue de Notre Dame de France

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Nouvelle étape dans ma visite du Puy en Velay, la statue de Notre Dame de France.

 

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Dressée au-dessus des toits de la ville, cette statue offre, aux pieds du visiteur, un point de vue exceptionnel sur le quartier cathédral et tous les trésors architecturaux de la ville.

 

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La statue Notre Dame de France veille sur la ville du Puy en Velay, en Haute-Loire.

Edifiée grâce à la fonte de 213 canons pris aux Russes lors du siège de la ville de Sébastopol, la statue a été inaugurée en 1860. Œuvre du sculpteur Jean Marie Bonnassieux,  elle offre un très joli panorama sur la ville et son environnement. Elle mesure 22,70 m de haut et pèse 835 tonnes, dont 110 tonnes de fer, 680 tonnes de piédestal et 45 tonnes de revêtement en fer. Notre-Dame de France a été édifiée sur le point culminant de la ville : Le Rocher Corneille d'origine volcanique à 757 mètres d'altitude. Ce piton volcanique, vestige du cratère d’un gigantesque volcan, abritait au Moyen-Age, une forteresse militaire et servait de carrière aux monuments de la ville. Au XIXème siècle il fut choisi pour ériger la statue de Notre Dame de France, qui symbolise la victoire du Bien sur le Mal.

 

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L’originalité de la statue monumentale réside dans le positionnement de l’enfant. Inhabituel dans l’art statuaire, la Vierge porte l’Enfant sur le bras droit afin qu’il bénisse la ville sans cacher le visage de sa mère.

Entièrement restaurée en 2013, la Vierge a acquis de nouvelles couleurs et accueille les visiteurs jusque dans sa couronne après la montée de 262 marches. Eh oui, je vous l'ai dit, on en monte des marches dans cette ville... Tout en empruntant le chemin de croix, on commence à dominer la ville. La pente est rude lorsqu'il fait chaud, comme le jour où j'y étais. Heureusement, il y a des fontaines tout au long de la montée.

 

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Me voilà arrivée au pied de la statue représentant la Vierge Marie dont la tête est couronnée d’étoiles. Elle tient debout, avec dans ses bras l’enfant jésus, sur un globe terrestre dont on ne voit que la moitié. Son pied écrase un serpent. L’enfant jésus bénit la ville avec son bras droit. Elle est vraiment imposante !

 

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Plus petite, la statue de Monseigneur de Morlhon, grâce à qui la statue a pu être réalisée, lui fait face.

 

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La chevelure de la Vierge mesure sept mètres de long, son avant-bras trois mètres soixante-quinze, son pied gauche, un mètre quatre-vingt-douze, il écrase un serpent de dix-sept mètres. Le bras droit de l'enfant Jésus pèse six-cents kilogrammes, sa tête, mille-cent tonnes ! La couronne étoilée de la Vierge mesure six mètres et comporte douze étoiles. Dès l'origine, elle était pourvue d'une dorure à la feuille d'or. Les autres décors pourvus d'une dorure se situent sur le piédestal. Il s'agit des blasons armoriés en bas relief, et de toutes les inscriptions en bas-relief, ornant les faces, qui étaient à l'origine entièrement dorés. Les dorures ont été restaurées en 2012.

 

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La structure est autoporteuse et se compose d’un puzzle d’une centaine d’éléments fixés entre eux par des boulons. A l’intérieur un escalier de 33 marches en pierre permet d’accéder à l’intérieur de la statue. Il se poursuit par un escalier en fonte de cinquante-huit marches qui se termine au niveau de la tête de la statue. L’ascension se termine par une échelle de seize barreaux qui permet d’accéder à la couronne de la statue. Cette portion est longtemps restée fermée. A chacun des trois étages, des fenêtres permettent de profiter du panorama sur Le Puy-en-Velay et sa région. En pénétrant à l'intérieur, on découvre de nombreuses plaques de remerciements pour les prières faites à la Vierge.

 

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Les éléments en fonte de la structure de la statue, constituant l'enveloppe extérieure ne s'appuient sur aucune ossature intérieure, l'inertie et l'épaisseur de ces éléments assurant seules la stabilité de l'enveloppe, telle une coque rigide. L'enveloppe extérieure est constituée d'un assemblage de laques en fontes de fer, remoulées à partir de la fonte des canons prélevés à Sébastopol, en Russie, par Napoléon III lors de la guerre de Crimée. Ces plaques sont assemblées tel un mécano par l'intermédiaire de boulons et écrous. Sur la paroi extérieure de l'enveloppe en fonte ont été rapportées et assemblées d'autres plaques, ce sont celles qui donnent les reliefs de la statue ; robe et bras de la vierge, enfant Jésus.

 

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La statue d'une hauteur de seize mères, repose sur un piédestal en maçonnerie d'une hauteur de six mètres soixante-dix, constitué de brèche de Corneille en blocage intérieur, et de grès de Blavozy ou arkose en parement extérieur. Huit raidisseurs assurent l'ancrage de l'enveloppe extérieure de la statue dans le piédestal, tout en assurant son contreventement, de leur résistance dépend donc tout l'équilibre de la statue. Les huit raidisseurs sont reliés entre eux par des tirants horizontaux en acier noyés dans le piédestal, et par un cerclage en fonte. Deux tirants verticaux ancrent chacun des raidisseurs dans les maçonneries du piédestal, et au-delà au cœur du Rocher Corneille.

 L'ascension dans la statue est rythmée par la présence de trios planchers, servant de paliers de repos. Chaque palier est constitué de treize plaques rayonnantes en fonte d'une épaisseur de quinze millimètres. Chacune des plaques épouse les sinuosités des plis de l'enveloppe extérieure. Les plus grandes plaques sont recoupées en deux parties pour des raisons de stabilité et de maniabilité lors de la mise en place. Les treize plaques en fonte reposent sur une ossature en métal, constituée de cornières en acier. Ces cornières se relient à leurs deux extrémités pour s'accrocher sur l'enveloppe extérieure de la statue par l'intermédiaire de boulons.

L'enveloppe extérieure est constituée de soixante-dix-huit plaques principales assemblées par l'intermédiaire de quatre-cent-quarante-trois boulons et écrous auxquels s'ajoutent des plaques rapportées sur l'extérieur. Chacune des plaque pèse entre deux-cents et trois-cent kilogrammes, pour une épaisseur moyenne de trois centimètres et demi. Douze petites fenêtre sont ouvertes dans l'enveloppe et permettent de voir le panorama depuis l'intérieur. Ces fenêtres, disposées par quatre à chaque palier, sont fermées par un volet en fonte épousant les moulurations de l'enveloppe.

 

 

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A l'origine, l'accessibilité au somment de la statue n'avait pas été imaginée. L'installation de l'échelle sommitale a nécessité la dépose de l'ancien garde-corps à balustres, dont il subsiste cependant les embrases dans la marche palière de l'escalier. Autrefois, les enfants pouvaient grimper sur l'échelle, sortir sur le crâne de la Vierge et laisser pendre leurs pieds entre les étoiles de la couronne. Fermé pour des raisons de sécurité, en 1986, cet accès a été à nouveau restitué lors de la restauration de 2012, avec la mise en place d'une coupole panoramique au sommet de la statue. Je ne peux pas vous le montrer en photo, car je ne me suis pas sentie de monter à l'échelle, prise de vertige en mettant mon pied sur la première marche.

 

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Je suis redescendue, prenant encore quelques photos.

 

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 Aujourd'hui, la statue Notre-Dame-De-France est propriété de la ville du Puy-en- Velay. Elle est également le monument le plus visité de la Haute-Loire.

C'est donc ici, au pied du chemin de croix, que je vous laisse. La suite de la visite dans un prochain billet !

 

Gros poutous

 

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17 septembre 2021

Le Puy en Velay - Le Grand Séminaire

Le Grand Séminaire (1)

 

 Poursuivons la visite du Puy en Velay, si vous le voulez bien.

 

Le Grand Séminaire (2)

 

Au sortir de la cathédrale, je suis passée devant le camino. Ouvert en 2012 pour accueillir les pèlerins en partance pour Saint-Jacques-de-Compostelle, le Camino s'ouvre aussi au grand public, grâce à une exposition permanente consacrée à l'expérience du chemin de Saint-Jacques, ainsi qu'à son paisible jardin. C'est un lieu de renseignement, de découverte, propice à une pause-café.

C'est sous l'impulsion de Monseigneur Henri Brincard, ancien évêque du Puy-en-Velay, que le Camino est créé. D'abord pour accueillir les 25 000 à 30 000 pèlerins qui prennent chaque année le départ du chemin de Saint-Jacques depuis la cité ponote. Depuis son ouverture en 2012, le Camino renseigne par exemple les pèlerins sur les gîtes disponibles et organise aussi des moments de rencontre entre marcheurs dans une salle dédiée. Mais cet espace propose aussi depuis mai 2016 un parcours qui permet au grand public de mieux comprendre l'expérience que représente ce pèlerinage. L'exposition est installée dans les étages et les sous-sols de l'ancien hôtel particulier, et l'esprit initial des lieux a été conservé avec ses boiseries, ses pierres et ses peintures murales. Des témoignages audio et des vidéos retracent le parcours de plus de 1500 kilomètres qui relie le Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle. De nombreux messages sur des panneaux de bois rappellent aussi les étapes de ce parcours spirituel (la souffrance, la fraternité etc.). Et parmi les objets exposés, on trouve une crédencial impressionnante, celle de Jean-François Aillet. Le carnet de ce pèlerin est tamponné des deux côtés et fait 10 mètres de long. Ce grand marcheur a en effet parcouru près de 15 000 kilomètres à pied, dont 5000 le long des chemins de Saint-Jacques. Le Camino attire aussi des visiteurs qui ne s'intéressent pas forcément au pèlerinage, mais viennent chercher un lieu de verdure et de calme dans la vieille ville du Puy-en-Velay, à l'ombre de la cathédrale. C'est le cadre du Café des pèlerins, également installé dans cet ancien hôtel particulier. J'avoue, je ne l'ai pas visité, mais je le mentionne ici pour les personnes qui pourraient être intéressées.

 

Présentation1

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Je suis passée par la Rue Saint-Georges, traversant une terrasse inférieure, autrefois cultivée de vignes et occupée par de très anciennes églises, l’ancien cœur paroissial du Puy en Velay.

 Elle est actuellement entourée des bâtiments du Grand Séminaire et de sa chapelle, de la porte Saint-Georges et d’hôtels particuliers remarquables comme le logis de Pierre Triollenc et l’hôtel des Dauphins de Viennois ou hôtel Grateloup, dont le passage voûté conduit à la cathédrale.

 

Le Grand Séminaire (3)

Le Grand Séminaire (4)

Le Grand Séminaire (5)

Le Grand Séminaire (6)

 

Le Grand Séminaire se dresse au fond d’une petite place. Du Moyen-Age à la fin du XVIIème siècle, trois églises romanes du XIème siècle occupaient cette partie du quartier cathédral, près des fortifications et de Saint-Georges. Du nord au sud, les collégiales Saint-Agrève et Saint-Georges, l’abbaye Saint-Vozy. Elles étaient construites avec de nombreux éléments antiques et leur vocable évoquait les premiers temps chrétiens. Saint-Georges est le légendaire fondateur de l’église du Puy en Velay, Saint-Vozy est considéré comme son premier évêque et Saint-Agrève serait l’un de ses successeurs. Elles possédaient chacune leur assemblée de chamoines et leur cimetière. Par leur ancienneté et leur rôle, elles jouissaient d’un grand prestige et participaient à la vie spirituelle et matérielle du quartier : une école était associée à Saint-Agrève, Saint-Vozy (probablement la plus riche et la plus ancienne) abritait jusqu’à sa destruction au XIXème siècle les tombeaux des évêques du Puy.

 

Le Grand Séminaire (7)

 

Le Grand Séminaire, et la chapelle Saint-Georges datent des XVIIème et XVIIIème siècles. En 1652, l’abbé Jean-Jacques Olier fonde le séminaire du Puy, ainsi que celui de Saint-Sulpice à Paris. Provisoirement installé au pied des grands escaliers de la cathédrale, le centre de formation religieuse fut édifié à la fin du XVIIème siècle, à l’emplacement des églises Saint-Agrève et Saint-Georges. Une première aile fut construite à l’est, sur le rempart de la ville. Sa limite supérieure se distingue encore dans la maçonnerie alors que les jardins cachent des vestiges de fortifications. Jusqu’au XIXème siècle, l’établissement prend de l’ampleur aux dépens de l’église Saint-Vozy. Deux ailes supplémentaires lui donnent sa forme actuelle en U. A la révolution, Saint-Vozy, en ruine, est vendue comme bien national, puis démolie par son propriétaire.

La chapelle du Gand Séminaire résulte de la reconstruction partielle de l’église Saint-Georges entre 1706 et 1709. De l’église romane, elle n’a conservé que l’abside semi-circulaire. En 1749, la construction s’achève par une façade classique, encadrée par deux clochers surmontés de flèches couvertes de tuiles bourguignonnes vernissées. L’emplacement des clochers et les tuiles colorées font l’originalité de la chapelle et permettent de la distinguer sur toutes le vues photographiques de la ville haute.

La construction du Grand Séminaire et sa chapelle a bouleversé le parcellaire médiéval observable dans le reste du quartier cathédral. Ce sont en revanche des lieux où la tradition d’accueil se perpétue, incontournables pour les pèlerins contemporains. Il n’est pas ouvert aux visiteurs. J'ai choisi cette photo du Net pour vous le montrer en entier..

 

Le Grand Séminaire (8)

 

De la place, on voit surtout la chapelle.

 

Le Grand Séminaire (9)

Le Grand Séminaire (10)

Le Grand Séminaire (11)

 

Au sortir de la Rue Saint-Georges, une église dont je n’ai pas trouvé le nom.

 

Le Grand Séminaire (13)

 

Un peu plus loin, j’ai trouvé une ancienne échoppe de dentellière où j’ai passé un long moment. Elle est un peu plus éloignée de la cathédrale par rapport aux autres magasins, mais elle vaut le détour. Elle est tenue par une dame de quatre-vingt-douze ans, qui fait de la dentelle depuis qu’elle a six ans. A la fin de l’été, elle prendra sa retraite, sans que personne ne prenne la relève. Ses plus belles pièces partiront dans des musées, mais elle ne sait pas ce qu’il adviendra du reste, à son grand désespoir. Ah ! Si j’avais été à retraite… Nous reviendrons ici pour un autre billet, si vous le voulez bien. Je vous montrerai ses trésors…

 

Le Grand Séminaire (14)

 

Au sortir de là, j’ai fait demi-tour et j’ai repris la direction de la cathédrale, en passant par derrière.

 

Le Grand Séminaire (15)

 

Je suis arrivée devant le baptistère Saint-Jean qui date de la fin du Vème siècle.

 

Le Grand Séminaire (16)

 

 

Situé face à l’entrée du clocher de la cathédrale, le baptistère Saint-Jean date du début du XIe siècle et servait, jusqu’à la Révolution, de lieu de cérémonie. Les enfants des paroisses du Puy étaient effectivement baptisés sur place. Son portail et les lions stylophores d’inspiration lombarde attirent le regard. Fermé le matin, j’ai pu le visiter en fin de journée.

Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 18401, date de la première protection de ce type en France.

 Le baptistère a été construit dès la fin du Vème.- VIème siècles, au nord de la cathédrale, sur un site romain occupé par une terrasse aménagée pour l’édification du sanctuaire romain. Le plan actuel, rectangulaire à abside, a été déterminé dès le premier état, seule une partie d'élévation et les aménagements intérieurs ont été progressivement modifiés, individualisant des espaces distincts correspondant aux évolutions de la liturgie baptismale et aux différents usages. La nef de la première construction était rythmée d’arcatures. Au centre a été mise au jour la cuve à piscine octogonale attestant l’ancienneté de la fonction baptismale. Au cours des VIIIème et IXème siècles, le décor sculpté a été complété par des stucs et des peintures. Les premières modifications structurelles et liturgiques à partir du Xème siècle, les embellissements du XVIIIème, et les restaurations du début du XXème siècle dissimulaient ces étapes indispensables à la compréhension d’un monument exceptionnel en Gaule, conservé en plan et partiellement en élévation, au sein d’un vaste groupe épiscopal a été précisée grâce aux comparaisons avec des ensembles similaires en Europe.

Depuis 2004, cet édifice fait l’objets de plusieurs études qui s’inscrivent dans le cadre d’un projet collectif de recherche regroupant une quinzaine de spécialistes (archéologues, historiens de l’art, historiens, archivistes, architectes) qui tente de restituer l’histoire de ce monument par l’étude des archives, du bâtiment actuel et des vestiges qu’il renferme dans son sous-sol.

 

Le Grand Séminaire (17)

Le Grand Séminaire (18)

Le Grand Séminaire (19)

 

En poursuivant mon chemin, je suis passée devant l’hôtel de la Prévôté de Notre-Dame, construit au début du 16ème siècle à l'emplacement de bâtiments plus anciens dont il subsiste un portail roman. L'intérieur contient de nombreux éléments architecturaux et décoratifs remontant à la fin de l'époque médiévale (escalier à vis, pièces voûtées, baies moulurées, ferronneries), aux XVIIème-XVIIIème siècles (menuiseries, cheminées, sols, plafonds à la française), et XIXème siècle (chapelle). L'hôtel en totalité, y compris les décors intérieurs (escalier en vis, pièces voûtées, cheminées, sols en tomettes, vitraux), la cour, le jardin et le mur de clôture avec son portail roman sont protégés.

 

Le Grand Séminaire (20)

 

J’ai continué mon chemin sous le porche Saint-Jean qui protège l’accès nord du transept de la cathédrale. Construit au XIIème siècle, il présente un arc surbaissé et légèrement brisé qui protégeait l’entrée des rois et des princes. La porte que ceux-ci empruntaient est toujours en place.

 

Le Grand Séminaire (21)

 

C’est à ce moment que je suis passée devant l’entrée du cloître dont je vous ai parlé la dernière fois, et j’ai pris la direction de la statue que vous voyez ci-dessous.

 

Le Grand Séminaire (22)

Le Grand Séminaire (23)

 

Nous la rejoindrons dans le prochain billet, si vous voulez toujours bien me suivre…

A très vite donc.

 

Gros bisous

 

Le Grand Séminaire (24)

 

Le Grand Séminaire (25)

15 septembre 2021

Le Puy en Velay - La cathédrale

La cathédrale (1)

 

 

Lors de mon dernier billet, je vous ai quitté(e)s au pied de la cathédrale du Puy en Velay. Aujourd'hui, voici ce que nous allons visiter :

La cathédrale (2)

 

La Cathédrale du Puy-en-Velay, classée Monument Historique en 1840, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, a été classée deuxième monument préféré des Français en 2015.

Bâtie au pied du rocher Corneille, un imposant piton volcanique qui domine le centre historique, la cathédrale Notre-Dame, écrin d’un culte marial sans cesse renouvelé, est un remarquable témoignage de l'art roman aux influences carolingiennes, byzantines et mauresques. Son architecture est déterminée par un site exigu et accidenté et l’emploi de matériaux locaux. C'est par de pittoresques rues en pente partant de la ville basse et un grand escalier de 134 marches que l'on accède à ce magnifique édifice des XIème et XIIème siècles.

 Sur la base d’un édifice paléochrétien puis carolingien, sa construction s’est poursuivie du XIème siècle à la fin du XIIème siècle, d’est en ouest, du chevet à la façade. Cette chronologie est le fruit des recherches des historiens et archéologues. De nouvelles découvertes peuvent la remettre en question.

 

La cathédrale (3)

 

En arrivant, on peut admirer sa majestueuse façade polychrome ornée de mosaïques et la fresque ancienne de son porche occidental, avant d'aller admirer le superbe cloître roman aux arcades polychromes et aux chapiteaux sculptés, ainsi que les belles pièces de collection du trésor situées dans l'ancienne salle des États du Velay. C'est au-dessus du maître-autel que trône la fameuse Vierge Noire du Puy datant du XVIIe siècle.

 Au XIXème siècle, l’édifice a été considérablement transformé, mais les six coupoles et d’admirables décors peints ont été préservés. De 1994 à 1999, une restauration d’ensemble a permis la restitution de l’escalier central fermé au XVIIIème siècle, la réfection des parements intérieurs et le remontage de l’orgue avec son buffet à double face du XVIIe siècle.

 Un nouvel autel a été placé à la croisée du transept, tandis que l’autel des «pèlerins», contre le mur, porte la «Vierge Noire» qui a remplacé la statue primitive, brûlée à la Révolution.

 

La cathédrale (4)

 

 Quand on est au Puy en Velay, il ne faut pas avoir peur de monter des marches. J’ai donc emprunté les cent-trente-quatre premières pour accéder à la cathédrale, il y en aura bien d’autres… Ce n’est vraiment pas une ville pour les fauteuils roulants, surtout avec tous ses pavés !

La cathédrale (5)

 

La façade occidentale se présente tel un gigantesque écran qui fait passer de la ville, du monde et de son bouillonnement d'activités, au silence du lieu sacré.

Le reste de la façade est presque entièrement géométrique. Elle se caractérise par une riche polychromie orientalisante qui fait alterner les claveaux sombres et clairs du bas avec les mosaïques du centre. Ces mosaïques sont formées tantôt de motifs rouges, noirs et blancs en arête de poisson, tantôt de damiers noirs et blancs. Ces motifs géométriques entourent l'arcature aveugle centrale. Au sommet se déploie un ruban plissé rouge et blanc. Les trois niveaux verticaux de la façade correspondent à la nef centrale entourée des deux côtés collatéraux.

 

La cathédrale (6)

 

Arrivée en haut, je me suis retournée pour voir ceci :

 

La cathédrale (7)

 

Sous le premier porche de la cathédrale, on remarque la présence les sculptures représentant les quatre évangélistes. Sous chaque sculpture, des phylactères indiquent leur nom : saint Jean figuré par l’aigle, saint Matthieu par l’homme, saint Luc par le taureau, saint Marc par le lion.

 

La cathédrale (8)

 

La fresque du porche occidental représente la vierge à l'Enfant en majesté, Marie, Mère de Dieu. Autour de Marie, les prophètes Jérémie et Ezéchiel tenant des philactères entourent la scène. Les phylactères sont des extraits de la Parole de Dieu.

 

La cathédrale (9)

La cathédrale (10)

 

Entrons maintenant dans la cathédrale.

 

La cathédrale (11)

La cathédrale (12)

La cathédrale (13)

La cathédrale (14)

La cathédrale (15)

 

La Vierge noire du Puy en Velay, est une statue (XVIIème siècle) qui se trouve actuellement sur le maître-autel. Elle provient de l’ancienne chapelle de Saint-Maurice du Refuge, actuelle chapelle de la visitation sur le site du Département. Elle fut couronnée par l’évêque du Puy au nom du Pape Pie IX, le 8 juin 1856, jour anniversaire de la destruction de la précédente effigie qui fut brûlée par les ultra-révolutionnaires de Louis Guyardin (le représentant de la Convention en mission en Haute-Loire) le 8 juin 1794, jour de Pentecôte devenu celui de l’être Suprême.

Cette vierge Noire aurait été offerte par le Roi Louis IX (Saint Louis) au retour de la 7ème croisade. C’était une statue de cèdre pouvant provenir d’Egypte et représenter une déesse orientale ou une vierge copte (Chrétien d’Egypte ou d’Ethiopie). On ne connait de cette vierge Noire que de rares reproductions d’après un dessin exécuté en 1777 sur les indications du géologue Faugeas de Saint-Fons.

Mais la Cathédrale du Puy possédait déjà une statue de la Vierge bien avant le règne de Louis IX puisque sa présence est signalée dès le Xème siècle et qu’elle aurait servi de modèle aux premières Vierges de Majesté Auvergnates comme l’estiment certains auteurs.

 Chaque 15 août, une procession solennelle de la Vierge "Noire" est faite à travers les rues de la ville.

Son manteau d’été est un ex-voto brodé main par une sœur apostolique de Saint-Jean et offert en 2009. Les motifs floraux sont inspirés d’enluminures médiévales, dans les tons du mobilier liturgique de la cathédrale. Il est en soie brodée de fils d’or et de coton doublé satin.

 

La cathédrale (16)

La cathédrale (17)

 

Ici, on découvre la pierre des Fièvres où auraient été accomplis de nombreux miracles. On raconte qu’au Vème siècle la Vierge Marie est apparue à une noble femme souffrant de fièvres malignes. Elle lui demande de s’allonger sur la pierre pour guérir, puis de transmettre son souhait qu’on construise à cet endroit un lieu de culte qui lui serait dédié. Son vœu fut exaucé et s’il ne reste que peu de traces de l’ancien édifice, l’actuelle cathédrale et son cloître des XIème et XIIème siècles occupent le même emplacement.

 

La cathédrale (18)

La cathédrale (19)

 

Saint Jean-François Régis, apôtre du Velay et du Vivarais (dont j’ai déjà parlé lors de mes billets sur Lalouvesc en Ardèche). Je ne reviendrai pas sur lui, sauf pour ajouter qu’il est le patron des dentellières. Le tombeau de Pierre Le Breton et statue de Saint Joseph.

 

La cathédrale (20)

 

En avançant un peu, on trouve une porte ouvert qui nous amène en extérieur dans une petite cour, à côté de la sacristie Trésor.

 

La cathédrale (21)

La cathédrale (22)

 

Le trésor de la cathédrale se trouve dans la sacristie qui est située à l’extrémité du collatéral sud, sur la droite du chœur, près du porche du For. On peut y remarquer, divers objets d’art sacré, sculptures, peintures et souvenirs liés au pèlerinage à la Vierge Noire.

 On peut ainsi y admirer des œuvres du sculpteur Pierre Vaneau, quatre anges porteurs de torches, un cadre en bois sculpté évoquant la Trinité, entourant un Christ en ivoire, le Martyre de Saint André (XVIIème siècle). Mais on peut aussi y voir une tête de Christ en cuivre ciselé (XVème siècle), provenant d’un monument situé place du For, une croix de procession, croix pommelée (en cuivre) avec branches cylindriques (XVIème siècles) ainsi que des reproductions photographiques représentant des pages de la bible de Théodulfe, manuscrit du IXème siècle.

 Par ailleurs, le trésor abrite divers objets se rattachant à la statue de Notre Dame du Puy, à son pèlerinage et à son histoire : targe de procession ; manteaux, couronnes, pantoufles de la statue, médailles et ouvrages anciens sur les Jubilés, ainsi que des gravures anciennes, représentant la statue de la Vierge noire, vénérée pendant des siècles et brûlée pendant la révolution française. Quelques souvenirs rappellent de plus l’érection de la statue de Notre Dame de France, sur le rocher Corneille en 1860.

 Ici se trouve aussi une boutique de souvenirs pour ceux qui aiment les objets religieux.

 

La cathédrale (23)

La cathédrale (24)

La cathédrale (25)

La cathédrale (26)

 

Me voici maintenant arrivée au porche du For. On sort de la cathédrale par le croisillon Sud (droite) et le porche du For, d'architecture de l'extrême fin du XIIème, situé dans l'angle de ce croisillon: il est couvert d'une voûte d'ogives alors que, par tous ses autres éléments, il est encore roman. L'autre porte est purement romane: les vantaux sont ornés de deux têtes de lions en bronze dont les originaux sont au musée Crozatier.

Au-dessus du porche est une chapelle bâtie vers 1300 dont, à rencontre du porche, les baies sont gothiques tandis qu'elle est voûtée en berceau: malgré la différence de style, elle complète harmonieusement le porche.

Le porche donne sur la place du For (du Messages), en terrasse au Sud du côté de la ville (belle vue), et dont le côté Ouest est bordé par l'Evêché, attenant à la cathédrale: c'est un charmant édifice, avec cloître central, bâti à la fin du XVIème siècle par l'évêque Antoine de Saint-Nectaire. Vis-à-vis, hôtel de Saint-Vidal, des XVème et XVIème, près duquel s'ouvre une pittoresque ruelle en escalier, anciennement connue sous le nom d'escalier Boiteux ou Crebacor (crève-cœur; aujourd'hui, montée du Cloître), qui descend directement à la rue du Cardinal-de-Polignac.

 Cela nous mène à une petite cour, avec une belle croix qui date de 1810. D’ici, on domine une partie de la ville.

 

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La cathédrale (32)

La cathédrale (33)

 

Ici se termine la visite de la cathédrale du Puy en Velay. Passant à droite sous le porche Saint-Jean, on trouve à gauche l'entrée du cloître, que je n’ai pas pu visiter, n’ayant pas de pass sanitaire. Je vous en parle quand même rapidement :

 Le cloître, de forme rectangulaire, est ouvrage du XIIème siècle, fortement restauré de 1850 à 1857, d'une ordonnance simple et majestueuse, dont les quatre galeries sont voûtées d'arête s; la galerie attenante à la cathédrale, plus ancienne, peut remonter au début du siècle. Les plus beaux chapiteaux sont imités du style corinthien; quelques chapiteaux historiés sont d'une facture moins habile; mais on remarque surtout, au-dessus des écoinçons mosaïques, une splendide corniche où la verve fantaisiste du Moyen Age s'est donnée libre cours avec un sens merveilleux de la décoration. Sa galerie Ouest communique avec le porche de la cathédrale par un passage que ferme une admirable grille romane.

 La galerie Est du cloître est bordée par une vaste salle voûtée en berceau, qui, d'abord salle capitulaire, servit, à partir du XIVème siècle, de chapelle funéraire et de cimetière pour les chanoines ; elle est, de ce fait, connue sous le nom de chapelle des Morts : on y entre par une grille du XVème siècle ; on y voit une grande et belle fresque du XIIIème siècle représentant le Crucifiement, et de nombreuses pierres tombales adossées aux murs. L'étage au-dessus conserve une belle cheminée romane et des restes de peintures se voient dans les combles.

 Le cloître était réservé aux Chanoines (et non aux moines) conseillers de l’Evêque. Cet édifice est célèbre pour sa polychromie et ses chapiteaux historiés.

 Ci-dessous en images du Net :

 

La cathédrale (34)

La cathédrale (35)

La cathédrale (36)

 

Il est temps pour moi de me diriger vers la statue de Notre Dame de France que vous avez pu voir sur l’image ci-dessus…

 Ce sera pour la prochaine fois. En attendant, bisous, bisous !

 

La cathédrale (37)

 

La cathédrale (38)

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