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17 septembre 2021

Le Puy en Velay - Le Grand Séminaire

Le Grand Séminaire (1)

 

 Poursuivons la visite du Puy en Velay, si vous le voulez bien.

 

Le Grand Séminaire (2)

 

Au sortir de la cathédrale, je suis passée devant le camino. Ouvert en 2012 pour accueillir les pèlerins en partance pour Saint-Jacques-de-Compostelle, le Camino s'ouvre aussi au grand public, grâce à une exposition permanente consacrée à l'expérience du chemin de Saint-Jacques, ainsi qu'à son paisible jardin. C'est un lieu de renseignement, de découverte, propice à une pause-café.

C'est sous l'impulsion de Monseigneur Henri Brincard, ancien évêque du Puy-en-Velay, que le Camino est créé. D'abord pour accueillir les 25 000 à 30 000 pèlerins qui prennent chaque année le départ du chemin de Saint-Jacques depuis la cité ponote. Depuis son ouverture en 2012, le Camino renseigne par exemple les pèlerins sur les gîtes disponibles et organise aussi des moments de rencontre entre marcheurs dans une salle dédiée. Mais cet espace propose aussi depuis mai 2016 un parcours qui permet au grand public de mieux comprendre l'expérience que représente ce pèlerinage. L'exposition est installée dans les étages et les sous-sols de l'ancien hôtel particulier, et l'esprit initial des lieux a été conservé avec ses boiseries, ses pierres et ses peintures murales. Des témoignages audio et des vidéos retracent le parcours de plus de 1500 kilomètres qui relie le Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle. De nombreux messages sur des panneaux de bois rappellent aussi les étapes de ce parcours spirituel (la souffrance, la fraternité etc.). Et parmi les objets exposés, on trouve une crédencial impressionnante, celle de Jean-François Aillet. Le carnet de ce pèlerin est tamponné des deux côtés et fait 10 mètres de long. Ce grand marcheur a en effet parcouru près de 15 000 kilomètres à pied, dont 5000 le long des chemins de Saint-Jacques. Le Camino attire aussi des visiteurs qui ne s'intéressent pas forcément au pèlerinage, mais viennent chercher un lieu de verdure et de calme dans la vieille ville du Puy-en-Velay, à l'ombre de la cathédrale. C'est le cadre du Café des pèlerins, également installé dans cet ancien hôtel particulier. J'avoue, je ne l'ai pas visité, mais je le mentionne ici pour les personnes qui pourraient être intéressées.

 

Présentation1

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Je suis passée par la Rue Saint-Georges, traversant une terrasse inférieure, autrefois cultivée de vignes et occupée par de très anciennes églises, l’ancien cœur paroissial du Puy en Velay.

 Elle est actuellement entourée des bâtiments du Grand Séminaire et de sa chapelle, de la porte Saint-Georges et d’hôtels particuliers remarquables comme le logis de Pierre Triollenc et l’hôtel des Dauphins de Viennois ou hôtel Grateloup, dont le passage voûté conduit à la cathédrale.

 

Le Grand Séminaire (3)

Le Grand Séminaire (4)

Le Grand Séminaire (5)

Le Grand Séminaire (6)

 

Le Grand Séminaire se dresse au fond d’une petite place. Du Moyen-Age à la fin du XVIIème siècle, trois églises romanes du XIème siècle occupaient cette partie du quartier cathédral, près des fortifications et de Saint-Georges. Du nord au sud, les collégiales Saint-Agrève et Saint-Georges, l’abbaye Saint-Vozy. Elles étaient construites avec de nombreux éléments antiques et leur vocable évoquait les premiers temps chrétiens. Saint-Georges est le légendaire fondateur de l’église du Puy en Velay, Saint-Vozy est considéré comme son premier évêque et Saint-Agrève serait l’un de ses successeurs. Elles possédaient chacune leur assemblée de chamoines et leur cimetière. Par leur ancienneté et leur rôle, elles jouissaient d’un grand prestige et participaient à la vie spirituelle et matérielle du quartier : une école était associée à Saint-Agrève, Saint-Vozy (probablement la plus riche et la plus ancienne) abritait jusqu’à sa destruction au XIXème siècle les tombeaux des évêques du Puy.

 

Le Grand Séminaire (7)

 

Le Grand Séminaire, et la chapelle Saint-Georges datent des XVIIème et XVIIIème siècles. En 1652, l’abbé Jean-Jacques Olier fonde le séminaire du Puy, ainsi que celui de Saint-Sulpice à Paris. Provisoirement installé au pied des grands escaliers de la cathédrale, le centre de formation religieuse fut édifié à la fin du XVIIème siècle, à l’emplacement des églises Saint-Agrève et Saint-Georges. Une première aile fut construite à l’est, sur le rempart de la ville. Sa limite supérieure se distingue encore dans la maçonnerie alors que les jardins cachent des vestiges de fortifications. Jusqu’au XIXème siècle, l’établissement prend de l’ampleur aux dépens de l’église Saint-Vozy. Deux ailes supplémentaires lui donnent sa forme actuelle en U. A la révolution, Saint-Vozy, en ruine, est vendue comme bien national, puis démolie par son propriétaire.

La chapelle du Gand Séminaire résulte de la reconstruction partielle de l’église Saint-Georges entre 1706 et 1709. De l’église romane, elle n’a conservé que l’abside semi-circulaire. En 1749, la construction s’achève par une façade classique, encadrée par deux clochers surmontés de flèches couvertes de tuiles bourguignonnes vernissées. L’emplacement des clochers et les tuiles colorées font l’originalité de la chapelle et permettent de la distinguer sur toutes le vues photographiques de la ville haute.

La construction du Grand Séminaire et sa chapelle a bouleversé le parcellaire médiéval observable dans le reste du quartier cathédral. Ce sont en revanche des lieux où la tradition d’accueil se perpétue, incontournables pour les pèlerins contemporains. Il n’est pas ouvert aux visiteurs. J'ai choisi cette photo du Net pour vous le montrer en entier..

 

Le Grand Séminaire (8)

 

De la place, on voit surtout la chapelle.

 

Le Grand Séminaire (9)

Le Grand Séminaire (10)

Le Grand Séminaire (11)

 

Au sortir de la Rue Saint-Georges, une église dont je n’ai pas trouvé le nom.

 

Le Grand Séminaire (13)

 

Un peu plus loin, j’ai trouvé une ancienne échoppe de dentellière où j’ai passé un long moment. Elle est un peu plus éloignée de la cathédrale par rapport aux autres magasins, mais elle vaut le détour. Elle est tenue par une dame de quatre-vingt-douze ans, qui fait de la dentelle depuis qu’elle a six ans. A la fin de l’été, elle prendra sa retraite, sans que personne ne prenne la relève. Ses plus belles pièces partiront dans des musées, mais elle ne sait pas ce qu’il adviendra du reste, à son grand désespoir. Ah ! Si j’avais été à retraite… Nous reviendrons ici pour un autre billet, si vous le voulez bien. Je vous montrerai ses trésors…

 

Le Grand Séminaire (14)

 

Au sortir de là, j’ai fait demi-tour et j’ai repris la direction de la cathédrale, en passant par derrière.

 

Le Grand Séminaire (15)

 

Je suis arrivée devant le baptistère Saint-Jean qui date de la fin du Vème siècle.

 

Le Grand Séminaire (16)

 

 

Situé face à l’entrée du clocher de la cathédrale, le baptistère Saint-Jean date du début du XIe siècle et servait, jusqu’à la Révolution, de lieu de cérémonie. Les enfants des paroisses du Puy étaient effectivement baptisés sur place. Son portail et les lions stylophores d’inspiration lombarde attirent le regard. Fermé le matin, j’ai pu le visiter en fin de journée.

Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 18401, date de la première protection de ce type en France.

 Le baptistère a été construit dès la fin du Vème.- VIème siècles, au nord de la cathédrale, sur un site romain occupé par une terrasse aménagée pour l’édification du sanctuaire romain. Le plan actuel, rectangulaire à abside, a été déterminé dès le premier état, seule une partie d'élévation et les aménagements intérieurs ont été progressivement modifiés, individualisant des espaces distincts correspondant aux évolutions de la liturgie baptismale et aux différents usages. La nef de la première construction était rythmée d’arcatures. Au centre a été mise au jour la cuve à piscine octogonale attestant l’ancienneté de la fonction baptismale. Au cours des VIIIème et IXème siècles, le décor sculpté a été complété par des stucs et des peintures. Les premières modifications structurelles et liturgiques à partir du Xème siècle, les embellissements du XVIIIème, et les restaurations du début du XXème siècle dissimulaient ces étapes indispensables à la compréhension d’un monument exceptionnel en Gaule, conservé en plan et partiellement en élévation, au sein d’un vaste groupe épiscopal a été précisée grâce aux comparaisons avec des ensembles similaires en Europe.

Depuis 2004, cet édifice fait l’objets de plusieurs études qui s’inscrivent dans le cadre d’un projet collectif de recherche regroupant une quinzaine de spécialistes (archéologues, historiens de l’art, historiens, archivistes, architectes) qui tente de restituer l’histoire de ce monument par l’étude des archives, du bâtiment actuel et des vestiges qu’il renferme dans son sous-sol.

 

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Le Grand Séminaire (18)

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En poursuivant mon chemin, je suis passée devant l’hôtel de la Prévôté de Notre-Dame, construit au début du 16ème siècle à l'emplacement de bâtiments plus anciens dont il subsiste un portail roman. L'intérieur contient de nombreux éléments architecturaux et décoratifs remontant à la fin de l'époque médiévale (escalier à vis, pièces voûtées, baies moulurées, ferronneries), aux XVIIème-XVIIIème siècles (menuiseries, cheminées, sols, plafonds à la française), et XIXème siècle (chapelle). L'hôtel en totalité, y compris les décors intérieurs (escalier en vis, pièces voûtées, cheminées, sols en tomettes, vitraux), la cour, le jardin et le mur de clôture avec son portail roman sont protégés.

 

Le Grand Séminaire (20)

 

J’ai continué mon chemin sous le porche Saint-Jean qui protège l’accès nord du transept de la cathédrale. Construit au XIIème siècle, il présente un arc surbaissé et légèrement brisé qui protégeait l’entrée des rois et des princes. La porte que ceux-ci empruntaient est toujours en place.

 

Le Grand Séminaire (21)

 

C’est à ce moment que je suis passée devant l’entrée du cloître dont je vous ai parlé la dernière fois, et j’ai pris la direction de la statue que vous voyez ci-dessous.

 

Le Grand Séminaire (22)

Le Grand Séminaire (23)

 

Nous la rejoindrons dans le prochain billet, si vous voulez toujours bien me suivre…

A très vite donc.

 

Gros bisous

 

Le Grand Séminaire (24)

 

Le Grand Séminaire (25)

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Commentaires
D
Jolie visite...<br /> <br /> Belle journée <br /> <br /> Michèle
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N
Encore une belle balade, mais j'ai hâte d'en découvrir plus sur ta rencontre avec la dentellière. Bisous
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M
Je ne connaissais pas du tout cette partie de la ville, il y a une multitude d'églises, ou ce qu'il en reste, c'est super intéressant.<br /> <br /> Belle soirée, bisous.
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C
Que de belles choses découvertes, c'est cool de partager.<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> Anita
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🌹
Ben oui je te suis ... et sans avoir mal aux jambes puisque je suis assise ! 🤣 C'est vraiment une très jolie ville qui vaut la peine d'être découverte, et je pense qu'il y a bien une journée complète à y passer !<br /> <br /> Belle soirée, bisous.<br /> <br /> Cathy
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4
Oui on te suit depuis le début on ne va pas te lâcher maintenant. Même s'il y a une bonne grimpette jusqu'à la statue. La dentelière doit être un peu dégoûtée de voir partir son labeur !. Si tu avais été à la retraite tu prenais la suite???? <br /> <br /> Bisouilles
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L
Je te suis aussi, moi je suis assise, donc cool !<br /> <br /> De très beaux édifices qui méritent bien d'être mis à l'honneur.<br /> <br /> Merci de tes infos et photos ma Corinne. Gros bisous.<br /> <br /> Lylou
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C
Une ville qui regorge de trésors ! A visiter absolument ! Bises
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D
Et que oui je te suis !!! tu as vraiment passé tes vacances à en prendre plein les yeux... merci du partage moi qui suis restée chez moi.. bises
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G
Merci pour toute cette documentation qui participe à la réussite de tes reportages <br /> <br /> Bonne journée<br /> <br /> Bise
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