Rocher et Chapelle Saint Michel d'Aiguilhe
Il y au moins deux millions d’années, le bassin du Puy était un immense lac. Les éruptions volcaniques sous-lacustres ont façonné ce paysage.
La lave a rencontré de grandes quantités d’eau en arrivant à la surface. De nombreuses explosions, peu violentes, ont fragmenté la lave pulvérisée qui est retombée aussitôt dans l’eau. Les débris se sont agglomérés en couches multiples et se sont soudés puis transformés en un matériau brun clair. Ainsi est né le tuf volcanique.
Des panneaux entiers de roche retombaient à chaque explosion dans la cheminée. Le Rocher est ainsi constitué de grandes dalles proches de la verticale qui témoignent du fragile entassement dans la cheminée profonde.
L’érosion du tuf volcanique n’a laissé en place que la racine profonde de l’ancienne cheminée. Aujourd’hui, les géologues qualifient ce Rocher de neck, et de dyke l’ancienne fissure remplie de basalte.
Le rocher d’Aiguilhe, appelé "cheminée de volcan", tire son nom de la forme effilée de son profil. Sa hauteur est de quatre-vingt-deux mètres.
L’origine de la construction de la Chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe
En 950 - 951, Gothescalk, évêque du Puy, prend la tête du premier pèlerinage français à Saint-Jacques de Compostelle. A son retour, à la demande de Truannus, le doyen de l’église du Puy, il fit ériger une chapelle dédiée à Saint-Michel sur le rocher volcanique d’Aiguilhe. Elle est terminée en 962 et inaugurée le 18 juillet. Son fin clocher, en forme de minaret, semble prolonger le doigt rocheux. On y accède par un escalier de deux-cent-soixante-huit marches.
Parmi les pièces du trésor, découvert en 1955 au moment de la restauration de l’autel, un magnifique Christ reliquaire qui semble être l’œuvre d’une école espagnole du Xème siècle, et un coffret en ivoire byzantin du XIIIème siècle.
Saint Michel, qui terrasse le dragon, affectionne les lieux élevés. C’est le cas de ce pittoresque piton volcanique, anciennement dédié à Mercure. Comme en bien des lieux, l’archange est associé à la Vierge : il fait face à Notre-Dame-du-Puy, édifiée sur un mont qui était consacré à la déesse celtique Ana, tandis que la statue Notre-Dame-de-France domine symboliquement un ancien Roc du Jayant (autrement dit : du géant).
Entrons pour la visite :
L’extension de l’espace d’accueil offre une nouvelle expérience de visite. Outre le fait de rendre le site accessible aux personnes empêchées, la scénographie permet une lecture détaillée et approfondie de l’œuvre par la mise en place d’une visite virtuelle de la Chapelle Saint- Michel. Il suffit de prendre la manette pour se transporter :
En plus de la visite immersive qui permet au visiteur de se déplacer virtuellement, des maquettes, des films et outils d’interprétation présentent la formation du Rocher, le culte à saint Michel, l’architecture et les fresques de la Chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe.
Sur un écran de 8 mètres par 4, les images projetées à 360° offrent une autre forme de visite aux personnes fatiguées ou à mobilité réduite. Cet équipement interactif et immersif, unique en Haute-Loire, permet de se déplacer virtuellement à l’extérieur et à l’intérieur de la Chapelle.
On arrive ensuite à l’accueil/boutique. Le ticket en main, on passe par la cour où on ferrait les bœufs, pour arriver dans une salle où des maquettes nous expliquent la naissance du rocher.
La formation du Rocher de 2 millions d’années à aujourd’hui, dans un lac jusqu’à sa forme actuelle, est ici présentée en dessins animés. Cette partie dispose de 5 maquettes à des périodes différentes et d’une animation interactive pour comprendre cette curiosité géologique.
Sur la dernière image, ci-dessus, il suffit d'actionner la roue pour faire naître le volcan qui a créé le Rocher Saint-Michel.
Il est temps de sortir et de commencer l’ascension vers la chapelle. A peine quelques marches gravies, on arrive au jardin du Chamoine Martin/Musée des Anges/Oratoire Saint-Gabriel.
Je ne m’y suis pas attardée, il était déjà plus de treize heures, il me restait à monter, il faisait très chaud et je commençais à avoir faim…Allez, vous me suivez ? Je vous montre, avec une image du Net, ce qui m’attendait…
Gravissant les deux-cent-trente-huit marches, je pouvais admirer la vue, au fur et à mesure de mon avancée. Je ne vous cache pas ma peine, par plus de trente degrés, sachant que plus on monte, plus les marches sont hautes.
Me voici finalement arrivée à la chapelle. Un chemin de ronde la contourne, d’où l’on domine, à l’Est, le vieux pont qui enjambe la Borne. J’en ai fait le tour, profitant de l’air appréciable à cette hauteur.
La construction actuelle, de la fin du XIème siècle, est d’inspiration orientale avec son portail trilobé (en forme de trèfle), son gracieux décor d’arabesques, ses mosaïques de pierres noires, grise, blanches. A l’intérieur, le plan, très irrégulier, épouse les contours du rocher.
La complexité du système de voûtes témoigne l’art avec lequel les architectes ont su tirer parti du terrain. Les colonnettes, qui dessinent comme un déambulatoire autour d’une courte nef, sont surmontées de chapiteaux sculptés. La voûte de la petite abside (partie derrière le chœur) est décorée de peintures murales du Xème siècle. A droite, une vitrine abrite des objets d’art trouvés sous l’autel en 1955.
Livre d’images du temps jadis, le décor des piliers et des voûtes parle de nature et de féérie, des chevaux et de personnages. La Vierge Marie s’efface pour laisser l’ultime hommage au Roi de la terre et du ciel en majesté.
Il est temps pour moi de redescendre, tout en admirant la vue.
Arrivée en bas, j’étais rouge comme une pivoine, de par l’effort et aussi tellement il faisait chaud. Mais cela en valait la peine. La silhouette du Rocher d’Aiguilhe et de sa chapelle millénaire surprend celui qui la découvre. Martellange, Meunier, Fragonard et bien d’autres peintres l’ont immortalisée sur leurs toiles. Aujourd’hui, ce sont les photographes qui ont pris le relai.
Un dernier regard à la scénographie en cours, avant de sortir.
Dehrs, les pavés me rappellent que nous sommes sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Je terminerai le sujet en vous disant qu’à la tombée de la nuit, le Rocher Saint-Michel, quatrième monument préféré des français, s’illumine. Il appartient au réseau des monuments « Puy de Lumières », un mapping vidéo. Je n’ai pas eu l’occasion de le voir, mais les images du Net parlent d’elles-mêmes…
Un dernier coup d’œil au rocher, avant de rejoindre ma voiture.
Après un repas frugal, il me restait un endroit à voir. Je vous en parlerai la prochaine fois.
En attendant, je vous embrasse bien fort.