Le ventographe des Boutières
Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
Le Ventographe des Boutières, un "drôle de truc" sis sur le suc de Brousson, au nord-est du mont Mézenc, au-dessus du cirque glaciaire de Médille. C’est la création d'un artiste bidouilleur, posée sur une crête bien aimée des vents.
Le ventographe permet de confier des messages au vent et ceux-ci sont réceptionnés plus bas à quelques kilomètres, sur la commune de Borée, par un objet tout aussi loufoque, le centre télé-vento-phonolique.
Le centre de réception des messages du vent est un ancien départ de téléski, sous le col des Boutières, a été enjolivé par le même artiste plasticien Nicolas Savoye de l'Atelier des Inventions Géniales basé en Haute-Loire.
Ayant préparé mon séjour, j'avais envie d'aller le voir, mais je ne trouvais que des randonnées de huit kilomètres pour m'y mener. Jusqu'à ce que j'ai l'idée d'aller sur Google maps où j'ai vu que je pouvais y aller en voiture et finir à pied. C'est accompagnée d'aigles au-dessus de moi que j'ai commencé mon chemin.
Cette fois, j'avais prévu les bonnes chaussures, heureusement, car le chemin est long et il grimpe fort.
Arrivée en haut, mon GPS m'a fait tourner en rond, il m'indiquait une destination qui m'obligeait à passer sous des fils électriques, ce que je voulais éviter. Parce que l'ardéchois du plateau clôture tous ses champs ! Des kilomètres de barbelés ou de fils électrifiés, pas un champ n'y échappe.
Pourtant, il m'a bien fallu m'y résoudre pour finir d'atteindre le sommet de ce petit suc.
Et commencer à le voir de loin.
Et enfin de près.
J'ai été déçue par ce que j'ai vu, un vieux truc tout rouillé, mais je salue l'imagination du créateur.
Sur la plaque d'information, il est écrit que de cette masse rugissante, un tourillon en fonte affleurait et soutenait un large pavillon, orné de dessins, étranges symboles depuis longtemps oubliés. Comme une bouche ouverte, cette corne sur pivot pirouettait en fonction du vent et officiait en qualité d'amplificateur. Son embouchure était reliée par une tresse de câbles à un cagibi dans lequel se trouvait l'organe central de la machine, à savoir l'oblitérateur-enregistreur de messages. Cet appareil s'ordonnait autour d'une trompe en cuivre don l'extrémité s'exhibait sour la forme d'une oreille aux dimensions peu communes. (...) Monsieur Zéraphin, j'ai dans l'idée que cette humble mécanique pourrait débrouiller votre triste refrain, commenta Pique-Burle, cette machine est l'émetteur du Ventographe des Boutières. Grâce à elle, nous pouvons déposer des messages dans le vent, bénéficier de leur diligent transport et ainsi communiquer avec le monde entier.
Je me suis prêtée au jeu, mais je ne suis pas allée jusqu'à Borée écouter mon enregistrement... Bref, trêve de plaisanterie, de là-haut, j'ai bénéficié d'une vue magnifique, à tous les vents. En hiver, je ne pense pas qu'on y tienne bien longtemps.
Je suis redescendue en ramassant quelques myrtilles en bordure de chemin.
Heureusement que je n'ai pas fait huit kilomètres à pied pour voir ça, j'ai dû en faire à peine un. Cela reste rigolo.
Et si je vous le montre aujourd'hui, c'est que j'étais au pays du vent, et près de là se trouve l'école du vent...
Vous l'aurez compris, ce sera pour la prochaine fois, avec l’illustre et non moins loufoque professeur Bartavelle, le fameux découvreur du Peuple du vent.
Bizzz