Quand on fait un travail comme le mien, en contact permanent avec la clientèle, cela s’avère souvent épuisant, surtout après la crise Covid que nous avons traversée et où les gens sont de plus en plus difficiles. Aussi, lorsqu’il a été question pour moi de choisir un endroit où partir, j’ai cherché le calme et l’air pur. Et comme j’ai des difficultés à conduire longtemps avec mon handicap, j’ai trouvé pas très loin de chez moi, en Haute Ardèche, à plus de mille mètres d’altitude, le petit village d’une soixantaine d’âmes, celui de La Rochette.
Il se situe sur les contreforts du massif du Mézenc qui domine le plateau ardéchois et la partie du Massif Central appelée Monts du Haut Vivarais, à la limite de la Haute-Loire. Ce secteur est constitué de hauts plateaux situés sur la ligne de partage des eaux entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée et son climat reste extrêmement rude et froid en hiver où la burle souffle souvent, favorisant la formation de congères. Mais en période estivale, c’est l’endroit parfait pour ne pas avoir trop chaud.
Tout comme en Corse, ici on ne mesure pas les trajets en kilomètres, mais en temps, les routes étant étroites et tortueuses.
Le village n’est pas grand, on en a vite fait le tour, mais il ne manque pas de cachet.
J’avais réservé une tiny house toute mimi sur les hauteurs du village. Il m’a fallu monter encore un peu en altitude via une petite route passant sous les pins, pour arriver dans un petit hameau. Je me suis de suite sentie bien, d’autant plus que durant mon séjour, j’ai été gardée par deux amours de poils… La petite femelle venait semble-t-il d’avoir des bébés.
C’est ici que j’ai passé quelques jours dans un calme absolu, avec pour seul bruit celui de la nature, avec une vue imprenable sur le village en contrebas
L'Ardèche possède une grande diversité de paysages, qui transparaît dans l'architecture de ses bâtisses anciennes, construites avec les pierres locales. Son relief a donné bien du fil à retordre à ceux qui souhaitaient s'y installer, surtout à une époque où les moyens étaient très restreints. Les paysages sont par endroits très escarpés, les maisons étaient souvent construites sur trois étages.
L'histoire du patrimoine architectural ardéchois est intrinsèquement liée à celle de l'agriculture. Après-guerre, les fermes étaient construites en priorité pour répondre aux besoins agricoles. Le foyer était secondaire et beaucoup plus sommaire, contrairement à ce que l'on connaît aujourd'hui. Ce qui fait la diversité et l'authenticité des maisons, c'est en grande partie la géologie du territoire. On n'avait pas les moyens de transporter des matériaux loin, les maisons étaient construites avec les pierres de ramassage, c'est-à-dire celles qu'on trouvait au sol. L'Ardèche est un département très volcanique, donc les pierres le sont aussi.
Ici la pierre est volcanique, de basalte ou de granit. Les toits son en lauzes (Pierres plates de schiste argileux, une roche au grain très fin et très dur qui se présente en couches successives. Selon leur épaisseur, elles sont nommées ardoises pour les plus fines et lauzes pour les plus épaisses) à forte pente (60°), afin de protéger du grand froid hivernal et des vents forts et de la neige. afin de protéger du grand froid hivernal et des vents forts. Généralement, les ouvertures sont toutes au Sud. Les cheminées sont imposantes. Dans un repli de terrain, à l'abri du vent du Nord, tournées vers le Sud, Sud-Est, les maisons ont été construites près des sources (la tiny house était justement alimentée par une douce eau de source, un bonheur de prendre sa douche avec une eau pure). A l'origine, il y avait également le souci de surveiller l'ensemble des terres.
Je vous en parle ici où j’ai pu me régaler de belles lauzes, mais dans les billets suivants, je vais aussi vous montrer de nombreuses maisons ardéchoises, et ainsi, je ne reviendrai pas sur leur histoire.
A l'intérieur, un espace cosy, avec une très belle décoration
La chambre était en hauteur, avec une vue imprenable sur la montagne environnante.
Il est difficile d’imaginer qu’ici était une porcherie. Un petit cahier sur la table du salon me permet de voir ce que c’était avant que les propriétaires n’engagent quatre ans de travaux pour en arriver là.
Alentour quelques maison dont celle du propriétaire des deux gîtes (le mien et un plus grand juste à côté), et certaines autres abandonnées. En bout de route, une immense forêt où je me suis promenée tous les soirs sous les grands pins.
La prochaine fois, je vous emmènerai en balade pour vous faire profiter de beaux paysages.
Bisettes