Le Puy en Velay - La cathédrale
Lors de mon dernier billet, je vous ai quitté(e)s au pied de la cathédrale du Puy en Velay. Aujourd'hui, voici ce que nous allons visiter :
La Cathédrale du Puy-en-Velay, classée Monument Historique en 1840, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, a été classée deuxième monument préféré des Français en 2015.
Bâtie au pied du rocher Corneille, un imposant piton volcanique qui domine le centre historique, la cathédrale Notre-Dame, écrin d’un culte marial sans cesse renouvelé, est un remarquable témoignage de l'art roman aux influences carolingiennes, byzantines et mauresques. Son architecture est déterminée par un site exigu et accidenté et l’emploi de matériaux locaux. C'est par de pittoresques rues en pente partant de la ville basse et un grand escalier de 134 marches que l'on accède à ce magnifique édifice des XIème et XIIème siècles.
Sur la base d’un édifice paléochrétien puis carolingien, sa construction s’est poursuivie du XIème siècle à la fin du XIIème siècle, d’est en ouest, du chevet à la façade. Cette chronologie est le fruit des recherches des historiens et archéologues. De nouvelles découvertes peuvent la remettre en question.
En arrivant, on peut admirer sa majestueuse façade polychrome ornée de mosaïques et la fresque ancienne de son porche occidental, avant d'aller admirer le superbe cloître roman aux arcades polychromes et aux chapiteaux sculptés, ainsi que les belles pièces de collection du trésor situées dans l'ancienne salle des États du Velay. C'est au-dessus du maître-autel que trône la fameuse Vierge Noire du Puy datant du XVIIe siècle.
Au XIXème siècle, l’édifice a été considérablement transformé, mais les six coupoles et d’admirables décors peints ont été préservés. De 1994 à 1999, une restauration d’ensemble a permis la restitution de l’escalier central fermé au XVIIIème siècle, la réfection des parements intérieurs et le remontage de l’orgue avec son buffet à double face du XVIIe siècle.
Un nouvel autel a été placé à la croisée du transept, tandis que l’autel des «pèlerins», contre le mur, porte la «Vierge Noire» qui a remplacé la statue primitive, brûlée à la Révolution.
Quand on est au Puy en Velay, il ne faut pas avoir peur de monter des marches. J’ai donc emprunté les cent-trente-quatre premières pour accéder à la cathédrale, il y en aura bien d’autres… Ce n’est vraiment pas une ville pour les fauteuils roulants, surtout avec tous ses pavés !
La façade occidentale se présente tel un gigantesque écran qui fait passer de la ville, du monde et de son bouillonnement d'activités, au silence du lieu sacré.
Le reste de la façade est presque entièrement géométrique. Elle se caractérise par une riche polychromie orientalisante qui fait alterner les claveaux sombres et clairs du bas avec les mosaïques du centre. Ces mosaïques sont formées tantôt de motifs rouges, noirs et blancs en arête de poisson, tantôt de damiers noirs et blancs. Ces motifs géométriques entourent l'arcature aveugle centrale. Au sommet se déploie un ruban plissé rouge et blanc. Les trois niveaux verticaux de la façade correspondent à la nef centrale entourée des deux côtés collatéraux.
Arrivée en haut, je me suis retournée pour voir ceci :
Sous le premier porche de la cathédrale, on remarque la présence les sculptures représentant les quatre évangélistes. Sous chaque sculpture, des phylactères indiquent leur nom : saint Jean figuré par l’aigle, saint Matthieu par l’homme, saint Luc par le taureau, saint Marc par le lion.
La fresque du porche occidental représente la vierge à l'Enfant en majesté, Marie, Mère de Dieu. Autour de Marie, les prophètes Jérémie et Ezéchiel tenant des philactères entourent la scène. Les phylactères sont des extraits de la Parole de Dieu.
Entrons maintenant dans la cathédrale.
La Vierge noire du Puy en Velay, est une statue (XVIIème siècle) qui se trouve actuellement sur le maître-autel. Elle provient de l’ancienne chapelle de Saint-Maurice du Refuge, actuelle chapelle de la visitation sur le site du Département. Elle fut couronnée par l’évêque du Puy au nom du Pape Pie IX, le 8 juin 1856, jour anniversaire de la destruction de la précédente effigie qui fut brûlée par les ultra-révolutionnaires de Louis Guyardin (le représentant de la Convention en mission en Haute-Loire) le 8 juin 1794, jour de Pentecôte devenu celui de l’être Suprême.
Cette vierge Noire aurait été offerte par le Roi Louis IX (Saint Louis) au retour de la 7ème croisade. C’était une statue de cèdre pouvant provenir d’Egypte et représenter une déesse orientale ou une vierge copte (Chrétien d’Egypte ou d’Ethiopie). On ne connait de cette vierge Noire que de rares reproductions d’après un dessin exécuté en 1777 sur les indications du géologue Faugeas de Saint-Fons.
Mais la Cathédrale du Puy possédait déjà une statue de la Vierge bien avant le règne de Louis IX puisque sa présence est signalée dès le Xème siècle et qu’elle aurait servi de modèle aux premières Vierges de Majesté Auvergnates comme l’estiment certains auteurs.
Chaque 15 août, une procession solennelle de la Vierge "Noire" est faite à travers les rues de la ville.
Son manteau d’été est un ex-voto brodé main par une sœur apostolique de Saint-Jean et offert en 2009. Les motifs floraux sont inspirés d’enluminures médiévales, dans les tons du mobilier liturgique de la cathédrale. Il est en soie brodée de fils d’or et de coton doublé satin.
Ici, on découvre la pierre des Fièvres où auraient été accomplis de nombreux miracles. On raconte qu’au Vème siècle la Vierge Marie est apparue à une noble femme souffrant de fièvres malignes. Elle lui demande de s’allonger sur la pierre pour guérir, puis de transmettre son souhait qu’on construise à cet endroit un lieu de culte qui lui serait dédié. Son vœu fut exaucé et s’il ne reste que peu de traces de l’ancien édifice, l’actuelle cathédrale et son cloître des XIème et XIIème siècles occupent le même emplacement.
Saint Jean-François Régis, apôtre du Velay et du Vivarais (dont j’ai déjà parlé lors de mes billets sur Lalouvesc en Ardèche). Je ne reviendrai pas sur lui, sauf pour ajouter qu’il est le patron des dentellières. Le tombeau de Pierre Le Breton et statue de Saint Joseph.
En avançant un peu, on trouve une porte ouvert qui nous amène en extérieur dans une petite cour, à côté de la sacristie Trésor.
Le trésor de la cathédrale se trouve dans la sacristie qui est située à l’extrémité du collatéral sud, sur la droite du chœur, près du porche du For. On peut y remarquer, divers objets d’art sacré, sculptures, peintures et souvenirs liés au pèlerinage à la Vierge Noire.
On peut ainsi y admirer des œuvres du sculpteur Pierre Vaneau, quatre anges porteurs de torches, un cadre en bois sculpté évoquant la Trinité, entourant un Christ en ivoire, le Martyre de Saint André (XVIIème siècle). Mais on peut aussi y voir une tête de Christ en cuivre ciselé (XVème siècle), provenant d’un monument situé place du For, une croix de procession, croix pommelée (en cuivre) avec branches cylindriques (XVIème siècles) ainsi que des reproductions photographiques représentant des pages de la bible de Théodulfe, manuscrit du IXème siècle.
Par ailleurs, le trésor abrite divers objets se rattachant à la statue de Notre Dame du Puy, à son pèlerinage et à son histoire : targe de procession ; manteaux, couronnes, pantoufles de la statue, médailles et ouvrages anciens sur les Jubilés, ainsi que des gravures anciennes, représentant la statue de la Vierge noire, vénérée pendant des siècles et brûlée pendant la révolution française. Quelques souvenirs rappellent de plus l’érection de la statue de Notre Dame de France, sur le rocher Corneille en 1860.
Ici se trouve aussi une boutique de souvenirs pour ceux qui aiment les objets religieux.
Me voici maintenant arrivée au porche du For. On sort de la cathédrale par le croisillon Sud (droite) et le porche du For, d'architecture de l'extrême fin du XIIème, situé dans l'angle de ce croisillon: il est couvert d'une voûte d'ogives alors que, par tous ses autres éléments, il est encore roman. L'autre porte est purement romane: les vantaux sont ornés de deux têtes de lions en bronze dont les originaux sont au musée Crozatier.
Au-dessus du porche est une chapelle bâtie vers 1300 dont, à rencontre du porche, les baies sont gothiques tandis qu'elle est voûtée en berceau: malgré la différence de style, elle complète harmonieusement le porche.
Le porche donne sur la place du For (du Messages), en terrasse au Sud du côté de la ville (belle vue), et dont le côté Ouest est bordé par l'Evêché, attenant à la cathédrale: c'est un charmant édifice, avec cloître central, bâti à la fin du XVIème siècle par l'évêque Antoine de Saint-Nectaire. Vis-à-vis, hôtel de Saint-Vidal, des XVème et XVIème, près duquel s'ouvre une pittoresque ruelle en escalier, anciennement connue sous le nom d'escalier Boiteux ou Crebacor (crève-cœur; aujourd'hui, montée du Cloître), qui descend directement à la rue du Cardinal-de-Polignac.
Cela nous mène à une petite cour, avec une belle croix qui date de 1810. D’ici, on domine une partie de la ville.
Ici se termine la visite de la cathédrale du Puy en Velay. Passant à droite sous le porche Saint-Jean, on trouve à gauche l'entrée du cloître, que je n’ai pas pu visiter, n’ayant pas de pass sanitaire. Je vous en parle quand même rapidement :
Le cloître, de forme rectangulaire, est ouvrage du XIIème siècle, fortement restauré de 1850 à 1857, d'une ordonnance simple et majestueuse, dont les quatre galeries sont voûtées d'arête s; la galerie attenante à la cathédrale, plus ancienne, peut remonter au début du siècle. Les plus beaux chapiteaux sont imités du style corinthien; quelques chapiteaux historiés sont d'une facture moins habile; mais on remarque surtout, au-dessus des écoinçons mosaïques, une splendide corniche où la verve fantaisiste du Moyen Age s'est donnée libre cours avec un sens merveilleux de la décoration. Sa galerie Ouest communique avec le porche de la cathédrale par un passage que ferme une admirable grille romane.
La galerie Est du cloître est bordée par une vaste salle voûtée en berceau, qui, d'abord salle capitulaire, servit, à partir du XIVème siècle, de chapelle funéraire et de cimetière pour les chanoines ; elle est, de ce fait, connue sous le nom de chapelle des Morts : on y entre par une grille du XVème siècle ; on y voit une grande et belle fresque du XIIIème siècle représentant le Crucifiement, et de nombreuses pierres tombales adossées aux murs. L'étage au-dessus conserve une belle cheminée romane et des restes de peintures se voient dans les combles.
Le cloître était réservé aux Chanoines (et non aux moines) conseillers de l’Evêque. Cet édifice est célèbre pour sa polychromie et ses chapiteaux historiés.
Ci-dessous en images du Net :
Il est temps pour moi de me diriger vers la statue de Notre Dame de France que vous avez pu voir sur l’image ci-dessus…
Ce sera pour la prochaine fois. En attendant, bisous, bisous !