Le Château d'Artias
Nous sommes fin août, et je n'ai toujours pas fini de vous parler de ce que j'ai vu durant mes vacances. Alors, je continue, une manière pour moi de les prolonger encore un peu.
Comme j'étais à Retournac, j'ai eu envie de prendre de la hauteur à cinq kilomètres de là.
Le château d’Artias
Assis sur un bloc basaltique à 723 mètres d'altitude, le château d'Artias est déjà connu au Xe siècle, et est donc l'un des plus anciens du Velay19. Il est propriété de l'évêque du Puy en 1165 (confirmation faite par le pape Alexandre III), puis des seigneurs de Roche-en-Régnier à partir de 1267, des Lévis-Lautrec de 1344 à 1463, de la Maison de Bourbon (1453 - 1582), des Lévis-Ventadour (1582 - 1661), de la Famille de Nerestang (1673 - 1730), de la famille Jourda de Vaux (1730 - 1789)20. Il est abandonné après la Révolution, acheté par un carrier qui le désosse pour en récupérer les matériaux. Il en reste aujourd'hui quelques ruines.
L'ancienne chapelle du château semble bâtie au début du XIIe siècle, placée sur une des lignes de remparts et pouvant le cas échéant servir d'ouvrage défensif, dotée de meurtrières. Elle avait jusqu'en 1793 le titre d'église paroissiale21. Elle est aujourd'hui à l'abandon.
Des aménagements sont réalisés au fil du temps, tels des logis au XVème siècle et un campanile au XVIème siècle.
La forteresse appartient à différentes familles jusqu'à la Révolution.
Ce sont des ruines d'un château qui se méritent, car ça grimpe pas mal pour y aller !
A mi-chemin, on tombe sur une petite place, où se trouve un écomusée. Les activités de l'association "les amis d'Artias" consistent à entretenir le site, à l'embellir, à pratiquer des aménagements autour du cimetière, du four à pain, à décaisser des puits, à protéger les vestiges, organiser les visites guidées et animations (chasse au trésor, aux oeufs, chorales), des expositions diverses, conférences, et à animer la fête annuelle en Aout (chants, danses, pièce de théâtre, le médiéval,...). Tout ceci dans le but de faire connaitre et promouvoir le site.
La Maison d'accueil avec les objets retrouves lors de fouilles ainsi que ceux venus de la grotte de Cottier (1800 ans avant JC).
On y trouve aussi des objets de la vie quotidienne de nos anciens.
Le sol est fait de pierres montées en "calades". Le puits est à 'intérieur, afin d'éviter que l'eau ne gèle en hiver où il fait souvent des moins quinze degrés.
Sur la table, le pot en terre cuite est l'ancêtre du climatiseur. On y mettait de l'eau chaude à l'intérieur, et par évaporation, cela donnait de la fraîcheur.
Il est temps de monter au château, dont il reste peu de choses.
Fantastique nid d'aigle pyramidal, dominant le Loire, les vestiges du château d'Artias et sa chapelle, défient le temps et veillent depuis plus de dix siècles sur les habitants de la vallée. Ce castel est un des plus anciens du Velay, son origine se perdant dans la nuit des temps. Les premiers seigneurs du site apparaissent en 986. A la Révolution, il a abrité de grandes familles nobles, proches du trône de France et conservé précieusement le secret d'assassinats, de complots, de rencontres illicites, de dévastations et de pillages. L'héritage demeure ainsi et certains soirs, une "dame blanche" hanterait l'enceinte du château.
La religion tenant une place importante dans l'histoire du Moyen-Age, le château avait sa chapelle (consacrée à Saint Denis), qui devint, avant la Révolution siège d'une paroisse. En 1402, le Roi de France, Charles VI donne le droit au seigneur de tenir deux fois par an, une foire au château. La chapelle du XXII° siècle, avec ses arcs de décharge, chapiteaux et campanile du XVI° siècle étaient de style roman. Il semble qu'elle fut placée sur une des lignes de rempart pour servir d'ouvrage défensif. Dans le mur septentrional, à un mètre au-dessous de la toiture, sont pratiquées des petites meurtrières de forme rectangulaires dirigées sur le chemin d'accès du château. Aujourd'hui, il ne reste que des ruines et la porte d'entrée, refaire pendant la période du XVI° - XVII° siècle.
Du haut des tours, un point de vue majestueux embrase le Pays des Sucs, et domine le Val de Loire qui s'engage entre Camalières et Retournac. La vue à trois-cent-soixante degrés est magnifique !
La visite est terminée. Il est temps de retrouver la voiture.
C'était une visite agréable (sauf au moment de la descente, car je n'avais vraiment pas les chaussures adaptées).
Si ces lieux pouvaient parler, ils nous en diraient des choses !
Je vous fais plein de bisettes.