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17 août 2023

Nîmes 2

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Retour sur le quatorze juillet nîmois.

Nous avons tranquillement arpenté les rues afin de rejoindre les arènes.

 

 

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Nous sommes passés devant une bodega. Il y en a de nombreuses dans cette ville. Une bodega est le nom commun d'origine espagnole ou occitane, désignant un entrepôt, notamment pour élaborer et stocker le vin. Par extension, c’est un lieu où les participants aux ferias se rassemblent pour danser, discuter et boire, une sorte de taverne. Durant cette période, il y en a de partout en ville. Je n’aime déjà pas les corridas, mais je n’apprécie pas non plus ces endroits très bruyants où l’alcool coule à flot. En période de féria, la ville change complètement de visage, c’est la débauche et les rues puent l’urine… C'est à voir une fois, pour l'ambiance dans la rue, mais personnellement je ne peux m'empêcher d'associer ces instants à la mort et à la souffrance d'animaux dans les arènes. J'ai vraiment du mal à comprendre ce genre de festivités.

 

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En face des arènes se trouve le lycée Alphonse Daudet, un bâtiment que j’aime beaucoup.

 

 

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 Le lycée de garçons de Nîmes, devenu lycée Alphonse-Daudet en 1966, est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur public. Il fut construit, au cours du XVIe siècle en tant qu'hospice, constitué de nombreux édifices disparates dont l'ancien hôpital Ruffy dans tout le quartier que constituait le faubourg Saint-Antoine, hors les murs, jusqu'au niveau de l'actuelle Porte de France.

Plus tard, il devint un hôpital. Les autorités locales ne purent édifier son imposante façade néoclassique qu'avec l'aval de Napoléon Bonaparte, à partir de 1807 et sur les plans de l'architecte Charles Durand, qui choisit d'aménager de larges arcades au rez-de-chaussée qui abritaient des commerces et dont l'architecture n'est pas sans rappeler celle des arènes romaines toutes proches… Sous la longue corniche du toit, une très grande frise avec métopes et triglyphes reproduit cent-vingt scènes et allégories en relation avec la médecine, la charité mais aussi avec des scènes de la vie courante et des métiers divers…

 Pressenti comme Palais des Arts aux débuts de la Troisième République (décennie 1870), l'architecte Granon procède alors à l'aménagement d'un hall avec escaliers monumentaux sur voûtes et piliers aux riches décors et cour d'honneur en lieu et place de l'ancienne chapelle de l'hôpital et de l'hospice d'humanité avec colonnades à portiques alors réemployées

Mais cet ambitieux projet de « Palais des Arts » est avorté par la décision prise en 1881 par la nouvelle municipalité d'y transférer l'ancien lycée des garçons qui se trouvait encore dans les locaux de l'ancien collège des Jésuites (actuels musées archéologiques, des sciences naturelles et d'ethnologie).

 De cette même époque (1887-1889) date la grande horloge très originale de la rotonde d'angle face aux arènes attribuée à l'architecte Auguste Augière. Son architecture est assez curieuse (typique de l'éclectisme de la fin du XIXe siècle). Elle est richement décorée d'allégories en tous genres parfois surprenantes : la grande arcade qui abrite le cadran, soutenue par deux massives colonnes de marbre, porte la représentation des 12 signes du zodiaque ; sous le cadran, deux grandes allégories féminines (arts et culture semble-t-il) par le sculpteur Marcel Mérignargues portent le sigle RF. Enfin, l'arcade est surmontée de l'emblème de la ville de Nîmes ; une reproduction en miniature de l'amphithéâtre romain surmonté de la Maison Carrée. Le clocheton à coupole renferme un carillon de trois cloches. Les colonnes à section carrée en forme de gaines qui supportent ce dôme portent, gravés, les noms des grandes civilisations antiques ainsi que des têtes, formant chapiteaux, censées représenter elles aussi ces grandes civilisations.

 

 

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L'ensemble du lycée est divisé en quatre cours par un vaste bâtiment en forme de croix. Son intersection est occupée par une sorte de tour carrée massive couverte d'une toiture à quatre pans qui renferme le grand escalier central principal desservant les étages supérieurs. Deux autres cours sont présentes au nord, derrière l'ancienne salle des fêtes (actuelle salle Jacques-Terrisse).

 

 

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Et nous voilà partis pour faire le tour des arènes.

 

 

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Les arènes de Nîmes sont un amphithéâtre romain construit vers la fin du 1er siècle. C’est l’un des amphithéâtres antiques les mieux conservés du monde, du moins par l'allure générale de sa façade ayant conservé son attique de couronnement avec colonnes engagées et soixante arcades à chaque niveau, son système de circulation publique interne quasi intact et une grande partie de ses gradins (certes dégagés et restaurés au XIXe siècle).

 La construction de l'édifice débute vers 90 apr. J.-C. Sa fonction est alors d’accueillir des divertissements pour la population de la colonie de Nemausus. Lors des grandes Invasions, il se transforme en village fortifié où la population va se réfugier, puis constitue du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle un quartier avec ses rues et ses boutiques. Jusqu'au début du XIIIe siècle ses habitants bénéficièrent d'une administration distincte de celle de la cité.

 Au XIXe siècle, le monument est dégagé puis reconverti en arène en 1863. Aujourd'hui, il accueille une vingtaine de corridas et courses camarguaises chaque année et diverses manifestations culturelles (concerts, reconstitutions historiques, comme les Journées Romaines de Nîmes). En dehors de ces événements, l'édifice est ouvert à la visite toute l'année.

 Les voies d’accès sont nombreuses et spacieuses, évitant que celles qui viennent d’en haut ne rencontrent celles qui viennent d’en bas. On doit pouvoir les rejoindre à partir de toutes les places, en circuit direct et sans détour, de telle sorte que lorsqu’il quitte le spectacle, le peuple ne soit pas serré, mais trouve, quel que soit le siège qu’il occupait, une issue séparée et sans obstacle.

 En plan, l’amphithéâtre de Nîmes se présente comme une ellipse de cent trente-trois mètres de long sur cent un mètres de large, avec une piste centrale de soixante-huit mètres sur trente-huit mètres. La façade, composée de deux niveaux de soixante arcades superposées et d’un attique séparés par une corniche, mesure vingt et un mètres de haut. Au sommet de la façade, on observe encore une partie des consoles, pierres en saillie perforées qui servaient à fixer les mâts supportant le velum. Celui-ci pouvait s’étendre au-dessus des gradins pour protéger le public du soleil.

 

 

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 La cavea, entourant la piste, divisée en soixante travées rayonnantes et trente-quatre de gradins, pouvait accueillir vingt-quatre mille spectateurs. Les rangs de gradins de la cavea sont répartis en quatre maeniana horizontaux, séparés par un couloir de circulation et un muret, appelé balteus.

Chaque maenianum était réservé à une classe sociale, à savoir les plus aisés aux premiers rangs et les plus modestes aux derniers rangs. Chacun était desservi par une galerie voûtée, appelée vomitorium. Les vomitoria sont réunis entre eux par des escaliers, ce qui évite la confusion et l’engorgement lors de l’afflux de spectateurs. Cela évite aussi de mélanger les classes sociales. La façade est rythmée par des pilastres et des colonnes engagées d’ordre dorique.

 La salle cruciforme

 Sous la piste, se trouvaient plusieurs galeries souterraines. Elles sont connues depuis le début du XIXe siècle et ont initialement été interprétées comme des abris réalisés « par les premiers chrétiens pour cacher les cérémonies de leur culte naissant ». Il s'agissait en réalité de coulisses permettant d'accéder directement à la piste durant les spectacles.

 

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La statue de Nimeño II sur le parvis des arènes de Nîmes

 Devant les arènes de Nîmes, se dresse la statue du matador Nimeño II, l’une des plus grandes figures de la tauromachie française. Elle est l’œuvre de Serena Carone . La statue en bronze fut dévoilée au public lors de la féria des Vendanges, le 15 septembre 1994 devant les arènes de Nîmes.

Nîmes est une place tauromachique importante. Malgré de nombreuses polémiques, des lois interdisant les courses de mise à mort (loi Grammont en 1850), malgré les nombreuses protestations de la Société protectrice des animaux, Nîmes, aujourd’hui encore, organise deux férias par an. Même si elles attirent des célébrités, ces fêtes sont des fêtes populaires avec des encierros (consiste à enfermer les taureaux aux corrales, cours généralement attenantes aux arènes, dans lesquelles ils seront gardés jusqu’au jour de la corrida), des abrivados (considérée par la population en fête comme un des spectacles majeurs des réjouissances, consiste pour les gardians à cheval à amener 4 taureaux en liberté de leurs pâturages aux arène), respectant ainsi la tradition régionale. La présence de plus d’un million de visiteurs, suivant les années, a été évaluée pour les deux férias.

 

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Nous avons fait une pause dans un bistrot afin de nous désaltérer, et pour certains, manger une glace. Eh non, j’ai été sage, je me suis contentée d’une eau gazeuse… J'avoue quand même que deux heures avant je m'étais fait plaisir avec un gros verre de bubble tea...

 

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Rafraichis, nous sommes allés sur la place des Arènes, en passant devant le Palais de Justice.

 

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Palais de Justice

 

 

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Le palais de justice de Nîmes est un imposant monument néo-classique, il est inscrit aux monuments historiques.

L'édifice a été bâti à de 1836 à 1846, sur des plans de l'architecte Gaston Bourdon. À cet endroit se trouvait, sous l'Ancien Régime, la Maison du Roi, ou maison du commandant royal de la ville. Après la Révolution française, ce bâtiment a été démoli et remplacé par une première version du palais de justice. Celle-ci a été achevée en 1811. Très vite, l'administration napoléonienne se plaint que ce bâtiment est trop petit. Il faut attendre la Révolution de juillet de 1830 pour que le roi Louis Philippe accepte de construire un nouveau palais de justice.

En 1833, les plans étaient prêts. La Maison Carrée a servi de modèle pour la façade. La première pierre a été posée en 1838 mais il fallut attendre 1848 pour que les travaux d'aménagement intérieur soient achevés et que les autorités judiciaires s'installent, le budget initialement prévu ayant été largement dépassé.

 

En face du Palais de Justice, se trouve la statue intitulée Taureau à l’angle de l’Esplanade.

Sur la photo ci-dessus, un gars essayait de faire reculer le taureau. Devinez qui a gagné ?

 

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La municipalité a souhaité investir dans une statue de cet animal de combat, symbolisant l’attachement de la ville de Nîmes à la tauromachie.

Le sculpteur géorgien, Djoti Bjalava, a représenté l’animal de combat, principalement élevé pour les spectacles de tauromachie, comme la corrida. Il est représenté, ici, d’une manière statique, pattes écartées bien ancrées sur le sol. Il est puissant, massif. L’évocation de cette force se poursuit dans l’attitude de son garrot, la position de sa tête et de ses cornes. Bien sûr l’artiste a pris quelques libertés avec la réalité physique de la bête. Il a travaillé par plans  géométriques : géométrisation du corps avec un arrière-train plus bas que la partie supérieure. Le garrot est haut, comme dans la réalité, la tête est baissée dans une attitude de charge.

L’animal a été taillé dans un bloc de calcaire blanc de 25 tonnes extrait d’une carrière de Croatie. Après le travail du maillet et du ciseau, la sculpture pèse 13 tonnes. Quand elle est terminée, le sculpteur lui applique une patine sombre qui se rapproche de la robe noire du taureau.

En 2021, la statue a été dégradée par une inscription de chaque côté a été gravée mentionnant "Kenny" et "Jhon", ce qui n’a vraiment pas plu à la municipalité.

 

 

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Après un tour de carrousel (pour les deux frangines qui sont retombées en enfance), il était temps de se séparer.

 

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Ma sœur et mon filleul sont partis à leur concert, et ma fille et moi avons cherché un restaurant pour nous sustenter. Et nous avons trouvé un endroit bien sympa avec une délicieuse cuisine maison (Le-Dé-K-Lé). Si vous passez par là, je vous le conseille. Même les bouteilles ont droit à leur crocodile…

 

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Nous avons fini la soirée près des Jardins de la Fontaine, où cette année, le feu d’artifice a été remplacé par un spectacle de drones. Mon film étant raté, je vous mets quelques photos du Net. Même si je salue la prouesse d’une telle mise en scène, j’avoue que cela est bien différent d’un beau feu d’artifice. Je suis moyennement convaincue.

 

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Le concert s’est terminé alors que nous arrivions vers les arènes, où nous nous sommes tous retrouvés. Les deux spectateurs étaient enchantés par le lieu, la musique, le coucher de soleil et même le spectacle de drones qu’ils ont mieux vu que nous, étant en hauteur sur les gradins.

 

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En retournant au parking, nous sommes passés devant la Porte d’Auguste.

 

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Il était temps pour nous de rentrer tranquillement vers la Drôme.

 

Nîmes est une belle ville, il y a encore plein d’autres choses à voir. Mais en un après-midi, c’est impossible. J’espère que ce que je vous ai montré durant deux billets vous aura plu.

 

Bisous ! Bisous !

 

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Commentaires
D
Oui, c’est vrai, Nîmes est une très belle ville, merci pour cette balade...<br /> Belle journée <br /> Michèle <br /> defilenpinceau@gmail.com
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C
Je t'en prie. Belle soirée
🌹
Nîmes est une ville magnifique ! Ce qui me plairait le plus, étant passionnée d'antiquité, ce sont bien sûr les arènes. Mais la Porte d'Auguste me plairait beaucoup également !<br /> <br /> Belle soirée, bisous.<br /> <br /> Cathy
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M
Effectivement les arènes sont le symbole de la tauromachie actuellement et sur le sujet je partage totalement ton point de vue ; j'ai également beaucoup de mal avec ces fêtes où des milliers de gens crient et boivent plus que de raison en disant qu'ils font la fête ! Bref c'est un autre débat.<br /> <br /> Mais lorsque les arènes sont le théâtre d'un beau spectacle, d'un concert magnifique, alors oui, c'est dans la lignée des jeux, mais des jeux culturels.<br /> <br /> De belles découvertes au fil de ton billet, Nîmes est une ville du sud magnifique avec de belles ressources.<br /> <br /> Bisous du soir. =mireille=
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C
Un vrai guide touristique et de très belles choses à voir ! Comme toi je n'apprécie guère la corrida, je me rappelle avoir assisté à des courses de vachettes et à des jeux dans les arènes où les jeunes s'amusaient à mettre une cocarde sur les cornes des vachettes ! C'était plus sympa !
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4
Nous sommes passés à côté de Nîmes mais pas d'arrêt notre but était Anduze mais une prochaine fois c'est sûr nous ferons escale. Gros bisous
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G
De vraies merveilles à découvrir à Nîmes, j'en connais très peu, merci pour toutes les explications. Comme toi, je ne supporte pas les corridas, les courses à la cocarde sont tellement mieux.<br /> <br /> Bisous et bon week-end.
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B
Merci pour cette belle visite dans cette ville que je ne connais pas du tout.<br /> <br /> Un beau spectacle de drones pour terminer la journée....mais j'avoue être une inconditionnelle des feux d'artifice. Je trouve ces nouveaux spectacles moins festifs.<br /> <br /> bonne soirée<br /> <br /> bisous
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R
Nîmes est une belle ville remplie de monuments , je t'ai suivi avec plaisir dans ses rues .<br /> <br /> Gros bisous
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D
Nîmes est une très belle ville...<br /> <br /> Belle journée <br /> <br /> Michèle
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C
Merci Corinne pour ce billet riche et détaillé.<br /> <br /> Je voyage sans bouger de chez moi c'est super, cette ville est grandiose.<br /> <br /> Que de monde pour les festivités, je vois que les spectacles de drones fleurissent partout, je ne suis pas très fan mais apparemment c'est plus écologique.<br /> <br /> Une belle balade chez toi, merci<br /> <br /> Belle journée, gros bisous<br /> <br /> Lili🌺
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R
N'importe quels rassemblements festifs, débordent toujours par des incivilités, des excès d'alcool.....<br /> <br /> Pourtant ils sont de nouveaux reprogrammés l'année suivante .<br /> <br /> Les municipalités ferment les yeux car cela attirent du monde, cela profitent aux commerces<br /> <br /> Moi j'évite ce genre de manifestations. <br /> <br /> J'irai visiter Nîmes en dehors de cette période car ton reportage est fort intéressant et me donne envie d'y aller.<br /> <br /> Bisous
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G
Un reportage richement réalisé <br /> <br /> De belles photos à l'appui <br /> <br /> Un pur régal <br /> <br /> Merci à toi <br /> <br /> Bises
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N
Tu es un vrai guide ! Merci beaucoup pour toutes ces photos et explications qui donnent envie de redécouvrir cette ville? Mais hors période de feria, ce n'est vraiment pas mon truc. <br /> <br /> Belle journée. Bisous
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