Yssingeaux
Tout en brocantant, j’ai visité la ville d’Yssingeaux qui recèle de bien jolis bâtiments.
Parmi les sites patrimoniaux à ne pas manquer, on citera l'ancienne halle aux grains du XIXe siècle dite "Grenette", édifiée en 1828, dotée d'une architecture originale. Au fil du temps, elle abrita successivement une école, un détachement de gendarmerie à cheval, une salle des fêtes, une caserne de sapeurs-pompiers, les bureaux de fonctionnaires des finances, la bascule des poids publics. Restaurée et modernisée, elle est aujourd’hui un haut lieu culturel avec bibliothèque, médiathèque, cinéma, hall d’exposition.
L’église Saint Pierre, construite entre 1819 et 1827, est dédiée au patron de la ville, Saint-Pierre, est un autre point phare de la cité : elle recèle de peintures remarquables classées pour la plupart "monuments historiques" et attribuées à des artistes reconnus pour l’époque comme le flamand Gérard Honthorst, et des copistes réputés tels Sigalon, Corbet, Balze. Je n'ai pas pu explorer l'intérieur, une messe s'y déroulait, je n'ai pas dérangé.
A côté se trouve le bâtiment qui m’a le plus plu. L’ancienne résidence d’été des évêques
Au XVème siècle, Mgr. Jean de Bourbon, évêque du Puy-en-Velay, fit édifier une forteresse : elle servait de résidence d’été aux prélats. Devenu hôtel de ville avec sa tour de l’horloge édifiée en 1850, la bâtisse fut détruite par un terrible incendie en février 1888, puis endommagée encore par deux autres sinistres en 1898 et à l’arrivée de l’électricité en 1905.
En face, d'anciens bâtiments, restaurés en logements.
Après avoir longé ces deux édifices, on se trouve sur la place de l’Hôtel de ville avec sa jolie fontaine.
Continuer à flâner dans la ville, Au hasard des rues, trouver de petits sanctuaires et oratoires, des maisons pittoresques.
La chapelle des Pénitents aux voûtes romanes, dont l'origine remonte aux années 1150 : à la demande du roi et avec l’aide du Comte du Velay et de l’évêque du Puy, les Chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient édifié un "refuge" pour les pèlerins qui se rendaient dans la cité mariale. L’histoire de cet édifice cultuel, qui fut un temps église paroissiale, est liée au passé de l’hospice. Mais la chapelle, qui se distingue par ses voûtes romanes et une atmosphère propice au recueillement, deviendra celle des Pénitents peu après la fondation de la Confrérie locale en 1629, un ordre disparu il y a une cinquantaine d’années.
Puis, terminer la balade, et admirer les anciennes devantures de magasins restées en l'état.
Puis, rejoindre la voiture, en regardant les sucs belvédères. Ressources patrimoniales, les sucs sont de véritables belvédères : il faut s’élever jusqu’au sommet de Saussac où des fouilles ont permis de confirmer certains pans de l’histoire d’Yssingeaux, pour apprécier une vision aérienne de sa région. Du phare de Saint-Roch à deux pas du centre-ville, la lecture est facilitée par deux tables d’orientation. Et du haut des Ollières, la vision est tout aussi appréciable. Suc d’Antreuil, d’Alauze, d’Achon, Montaigu, ou de Bellecombe, la plupart sont aisément accessibles, y compris en famille. Des circuits touristiques sont d’ailleurs proposés qui débordent parfois les limites de la commune vers le suc d’Eyme, le massif du Meygal et son mythique Testavoyre, sans oublier le Lizieux…
Extra muros, les maisons d’assemblée comme on les appelle encore, sont les repères les plus caractéristiques d’Yssingeaux. Elles ont été édifiées à partir de la fin du XVIIème siècle pour abriter les « béates » : c’est ainsi que l’on baptisait familièrement les « demoiselles de l’instruction » dites encore « petites sœurs des campagnes ». Mi-religieuses, mi-enseignantes, elles ont œuvré jusqu’à la moitié du XXème siècle : auprès des malades et des vieillards, mais aussi et surtout en faveur des jeunes paysannes, à qui elles apprenaient à lire, à chanter, à écrire, sans oublier le catéchisme. La maison de béate construite en pierre, en bois et lauze, était généralement équipée d’un clocheton : le rez-de-chaussée servait de lieu de classes ou de réunions et l’étage d’habitation. Beaucoup ont été conservées et restaurées, et sont utilisées par la population villageoise pour des rencontres et des veillées.
Ici se termine la visite d'Yssingeaux qui m'a bien plu. J'espère qu'il en est de même pour vous. Je vous laisse pour le moment sur ce morceau d'histoire de notre patrimoine. J'espère ne pas avoir été trop indigeste dans mes explications, mais quand je vais quelque part, j'aime à m'instruire sur l'endroit et à partager...
Doux bisous