Dimanche dernier, je suis montée prendre une bouffée d'air jurassien, durant quatre jours. Par deux fois, je me suis rendue à Lons le Saunier, une ville que je ne vous ai pas encore montrée.
Elle doit son nom à ses sources salées, d'abord exploitées par les Romains, qui ont fait la fortune de familles de Bourgogne, de Vienne et de Chalon à partir du Moyen Âge, mais aussi de nombreuses abbayes et couvents.
Préfecture du Jura, Lons-le-Saunier est une cité idéalement située, au carrefour des vignobles, de la Bresse, du Pays des Lacs.
C'est une authentique cité comtoise, celle des princes d’Orange, une belle ville, à l’histoire riche, étroitement mêlée à l’histoire du sel mais aussi pendant des décennies à l’Espagne… En effet, Lons n’est devenue Française qu’en 1678, à la signature du traité de Nimègue.
Dès l’époque romaine, les premiers habitants s’organisent autour de la source du Puits-Salé. Le sel devient la clé du développement économique de la cité, qui prospère au moyen-âge.
La famille de Chalon, princes d’Orange, participe à son rayonnement grâce à Philibert, Général des armées de Charles Quint.
La ville a souffert plusieurs incendies, notamment liés aux tentatives de conquête par la France au 17ème siècle. Elle possède toutefois un patrimoine de très grande qualité, avec de nombreux monuments historiques classés.
La visite a commencé par la Place du 11 novembre où se trouve le Palais de Justice et l'Office de Tourisme.
Le lundi, c'était sous une pluie diluvienne, mais le mercredi, le soleil était de retour. Du coup, n'ayant pas fait beaucoup de photos, je mélange les miennes et celles du Net.
Au dos de l'office de tourisme se trouve le Grand Café du Théâtre (fermé en cette période) et la Place de la Liberté, avec sa fontaine aux lions.
Puis, la Tour de l'Horloge et la rue des Arcades, bien triste avec tous ses magasins fermés pour cause de Covid.
Au XVe siècle ce monument baptisé « porte de l'horloge » est une des portes de ville et tour de garde des remparts de Lons-le-Saunier. Cette porte donne accès à la ville fortifiée par la Grande Rue (actuelle rue des Arcades, avec ses 146 arcades).
En 1678 un beffroi de quatre étages avec son horloge et ses cadrans à chiffres romains est construit à la place de la tour de garde après le rattachement de la Franche-Comté à la France (guerre de Hollande et traité de Nimègue).
En 1758 le beffroi en ruine est déplacé et reconstruit sur le côté de la rue, 10 place Liberté. La cloche de l’édifice est fondue en 1810 à Lons-le-Saunier.
La tour est inscrite au titre des monuments historiques en 19991. À ce jour, le rez-de-chaussée abrite une boutique de bijouterie horlogerie.
La rue des Arcades (Rue du Commerce) est ainsi nommée en raison de la présence, au-devant des boutiques, de galeries ouvertes ; la majeure partie d’entre elles protège les étalages et les passants. Leur multiplication résulte d’autorisations accordées par la Ville aux commerçants à compter du milieu du XVIIe siècle. Protection en bois dans un premier temps, suivie peu après de voûtement en pierre, les arcades, souvent contrefortées, sont ensuite accaparées par les détenteurs des boutiques qui les surmontent de chambres qui sont à leur tour progressivement surélevées.
Je suis passée devant l'Hôtel Dieu. Il me faudra y revenir afin de visiter l'apothicairerie.
Cet hôtel-Dieu, doté d'une apothicairerie (qui a conservé à ce jour tous ses ustensiles d'origine) et d'un grand escalier remarquable est construit entre 1735 à 1745 par l’architecte Jean-Pierre Galezot. Originaire de Besançon, il s’inspire de l’hôpital Saint-Jacques de Besançon pour son œuvre.
Vers 1778 la cour d’honneur est fermée par une remarquable grille en fer forgé classée aux monuments historiques depuis le 26 août 18911.
Les bâtiments du XVIIIe siècle sont classés aux monuments historiques depuis le 11 mars 2003 alors les bâtiments d'aile du XIXe siècle sont inscrits depuis le 12 mai 19991.
Depuis le XIXe siècle l'hôtel-Dieu est remplacé par le centre hospitalier de Lons-le-Saunier.
Pendant la Première Guerre Mondiale (1914-1918), l'hôtel-Dieu a servi d'hôpital pour les soldats blessés aux combats. Il était tenu par des sœurs.
Comme dit plus haut, les thermes de Lons le Saunier sont un incontournable. Par manque de temps, je suis passée à proximité sans pouvoir m'y rendre. Je vous mets toutefois une photo de l'établissement thermal.
Les eaux de Lons-le-Saunier sont chlorurées sodiques, magnésiennes, minéralisées et riche en oligo-éléments. Elles proviennent du captage Lédonia et sortent à une température de 17°C. Elles contribuent à renforcer la construction osseuse, ont une action décapante, bactéricide et antiallergique et ont un effet sécrétoire gastrique et biliaire.
Dès 1892 un établissement thermal construit au cœur d’un parc de 7 hectares assoit la vocation thermale de Lons-le-Saunier. Le plan du Parc des Bains, dessiné par H. Michel, s’inspire des parcs thermaux classiques de la fin du XIXème siècle. Les Thermes Lédonia offrent une architecture pittoresque, organisée autour d’un porche central aux colonnes à glaciations. Depuis, curistes (enfants et adultes) et adeptes de la remise en forme et de la détente viennent s’y ressourcer.
Le Spa Thermal Lédonia dispose d’un bassin chauffé à 32° avec vue panoramique sur le parc, d’un sauna et d’un hammam. Une gamme variée de modelage est proposée.
En allant chercher mon neveu à son collège, je suis passée par la Rue Saint Désiré où se trouvent l'église du même nom et en bout, la Préfecture.
L'église Saint-Désiré est un fleuron de l'art roman en Franche-Comté, datant de la première moitié du 11ème siècle, même si, de l'extérieur, les remaniements du 19ème s. ont masqué ces vestiges anciens. En effet, le clocher a été reconstruit en 1880, l'escalier à double volées achevé vers 1845. Et les incendies des 16ème et 17ème siècles n'épargnèrent pas le monument. Pourtant, l'église a été élevée au 11ème siècle, en pleine vague de construction religieuse, sur les vestiges d'un sanctuaire chrétien antérieur, qui avait lui-même succédé à un culte plus ancien, peut-être païen. Son histoire est indissociable de celle du culte rendu à Saint-Désiré, évêque du 5ème siècle et qui, décédé à Lons vers 414, fut inhumé dans le lieu de culte que lui-même destinait à Saint-Nicolas.
En face se trouve le beau bâtiment de type haussmannien qui était le siège historique de la Caisse d’Épargne dans le département.
Le tour de la ville se termine en passant par la gare.
C'est une cité qui me reverra, car par manque de temps ou à cause du virus ambiant, je n'ai toujours pas pu visiter la maison de la Vache Qui Rit, musée qui retrace l'histoire de ce fromage qui a enchanté mon enfance.
La fromagerie Bel élabore, à Lons-le-Saunier, l’un des fromages les plus connus des enfants : La Vache Qui Rit ! Elle possède sa Maison dédiée, qui propose de revenir sur les origines de cette marque culte, sur ses secrets de fabrication, et sur tout ce qui existe aujourd’hui autour de la fameuse vache rouge. La muséographie, ultra contemporaine, a été revisitée en 2018.
Lons est une ville qui a vu de nombreux personnages célèbres :
– Rouget de Lisle, auteur de «la Marseillaise»
– Bernard Clavel, écrivain
– Jean Amadou, humoriste
– Philibert de Chalon-Arlay, Prince d’Orange, Général des armées de Charles Quint
– René Rémond, politologue
– Paul-Emile Victor, explorateur polaire
– La Vache qui rit, célèbre fromage fondu
– Colette vécut à Lons-le-Saunier
Je vous laisse tranquilles après ce long billet qui est un mélange de mes photos sous la pluie, au soleil ou du Net.
J'espère que la visite vous a plu.
Je vous fais de gros bisous